La Cour pénale internationale (CPI) tranchera en temps voulu sur le lieu où se déroulera le procès de Saif Al-Islam El Gueddafi, fils de Mouammar El Gueddafi, a affirmé mercredi un porte-parole de la CPI. Depuis mardi, la CPI a tenu ses premières audiences publiques sur le procès de Saif Al-Islam El Gueddafi, permettant aux représentants des autorités libyennes, le Procureur de la CPI, l'équipe de la défense de la CPI et le Conseil public pour les victimes, de donner leurs arguments. Cette séance, avant le procès, intervient, alors que la Libye et la CPI se dispute le droit de juger Saif Al-Islam. "Les audiences qui ont eu lieu hier et aujourd'hui seront tenues pour discuter de questions liées à la contestation de la recevabilité de l'affaire contre Saif Al-Islam El Gueddafi déposée par le gouvernement libyen le 1er mai 2012", a déclaré le porte-parole de la CPI, Fadi El-Abdallah. "La question examinée par les juges portait sur qui sera chargé du procès de Kadhafi : la CPI ou les autorités libyennes", a-t-il ajouté. "Les juges prendront une décision sur la recevabilité du procès en temps voulu", a-t-il précisé. Selon les avocats de Saif Al-Islam, ce dernier ne va pas bénéficier d'un procès équitable en Libye, et fait face à la peine de mort. Mais les représentants des autorités libyennes ont souligné qu'il devrait être jugé dans le pays où il est accusé d'avoir commis des crimes. Les procureurs de la CPI ont soutenu les arguments avancés par Libyens et ont indiqué que la Libye devrait être accordée plus de temps pour préparer le procès. "Nous constatons que les arguments présentés semblent être sur la bonne voie", a déclaré le procureur Sara Criscitelli. Un mandat d'arrêt contre Saïf Al-Islam El Gueddafi a été émis le 27 juin 2011. Il a été accusé de crimes contre l'humanité commis lors du soulèvement qui a renversé son père. Arrêté dans le sud de la Libye le 19 novembre 2011, M. Saif Al-Islam était en détention dans la ville montagneuse occidentale de Zintan. Les autorités libyennes ont à plusieurs reprises rejeté les demandes pour le remettre à la CPI pour son jugement.