La coalition au pouvoir en Tunisie a annoncé dimanche la conclusion d'un accord sur les modalités et le calendrier des prochaines élections législatives et présidentielle, a indiqué un communiqué de la coalition présidée par le parti islamiste "Ennahdha". Les élections législatives et présidentielle auront lieu le 23 juin 2013, et le deuxième tour pour les échéances présidentielles sera le 7 juillet dans le cas où aucun candidat n'est élu au premier tour, précise le communiqué. La coalition a fait le choix, dans cet accord, d'un double system politique par lequel le président est élu directement par le peuple et assure l'équilibre entre les autorités. Une validation de l'Assemblée Nationale Constituante tunisienne(ANC) qui comprend 217 sièges, est requise pour la mise en action de cet accord, selon l'agence de presse tunisienne (TAP). Les différents partis politiques en Tunisie doivent élaborer la Constitution du pays avant le 23 octobre. Le président du parti "Al Joumhouri", Ahmed Néjib Chebbi, a annoncé qu'une feuille de route consensuelle sera bientôt établie, après qu'Ennahdha eut reconsidéré sa position et accepté le principe d'élection direct du président de la République. Il s'exprimait lors d'un grand meeting populaire samedi au palais des congrès, en présence notamment des membres des partis "Al Massar" et "Nidaa Tounes" ainsi que des personnalités politiques. Le membre du Conseil de la Choura au mouvement "Ennahdha", Abdelkarim Harouni, a affirmé le jour même que son parti appelle "au consensus, tout en se gardant le droit de choisir les parties avec lesquelles elle désire instaurer un dialogue". En outre, le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaafar, avait relevé la veille la nécessité de réaliser un consens autour de la nouvelle Constitution qui garantit les droits, les libertés et l'égalité, et reflète l'image de la société tunisienne, une société modérée, équilibrée et enracinée dans son identité arabo-musulmane, et ouverte sur les valeurs humaines et autres cultures. Il avait affirmé que le prochain régime politique fera l'objet d'un consensus, précisant qu'il sera sûrement "démocratique" et garantira l'équilibre et la séparation entre les pouvoirs, et l'indépendance de la justice, de même qu'il instituera la création d'une Cour constitutionnelle. Sur un autre plan, la Secrétaire générale du parti républicain, Maya Jribi a insisté sur l'impératif de la désignation de personnalités indépendantes à la tête des ministères de souveraineté, avant l'organisation des prochaines élections. De son côté, Abdelkarim Harouni, membre du Conseil de la Choura au mouvement "Ennahdha" a affirmé samedi "qu'Ennahdha ne quittera le pouvoir que par la volonté du peuple", critiquant "les tentatives de faire une rupture entre son mouvement et le peuple". Il a ajouté, lors d'un meeting, qu'Ennahdha oeuvre à instaurer "un régime politique qui va du peuple au président de la République", faisant allusion au régime parlementaire que défend son parti, selon la TAP. Samedi, le chef du gouvernement provisoire tunisien Hamadi Jebali a réaffirmé son soutien à toute initiative nationale sérieuse fondée sur le respect de la légitimité des institutions issues des premières élections libres et loyales organisées dans le pays. Le but est, a-t-il souligné, de parvenir à un consensus sur les principaux dossiers et sur les instances constitutionnelles ainsi que de fixer un calendrier pour la Constituante concernant notamment la date des prochaines élections. Il s'agit, a-t-il dit, d'œuvrer à enraciner la démocratie naissante en Tunisie, de rompre avec le passé et de protéger la Tunisie de la dérive sécuritaire, mettant en garde contre "le scénario du complot sur la légitimité électorale et les plans visant à nourrir les tensions".