Une centaine de personnes parmi lesquelles des représentants d'associations de défense des droits de l'homme, de syndicats et de partis politiques français se sont rassemblées samedi à Paris pour exiger du gouvernement français, de l'Union européenne et des Nations Unies d'"agir" pour la libération "immédiate et inconditionnée" des prisonniers politiques sahraouis. "Assez de répression au Sahara occidental", "Libération de tous les prisonniers politiques", "Non à l'occupation marocaine du Sahara occidental" et "Respect du droit international, référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui", pouvait-on lire sur les banderoles portées par les manifestants, regroupés sur le parvis des droits de l'homme, place Trocadéro. Le rassemblement auquel se sont joints des représentants de partis politiques français de gauche (PCF, NPA) et l'EE les Verts, intervient à la veille de la tenue du procès des 23 prisonniers de Salé, prévu le 24 octobre, devant un tribunal militaire. Selon une source sahraouie, plus de 80 prisonniers politiques croupissent dans les geôles marocaines. Pas moins de 23 d'entre eux sont détenus à la prison de Salé, près de Rabat, depuis 23 mois "au mépris des règles les plus élémentaires du droit international comme du droit marocain", estime-t-on. "Victimes de tortures, ils ont mené plusieurs grèves de la faim", rappelle la même source. Les manifestants ont, par la suite, tenu un sit-in devant l'ambassade du Maroc à Paris. "Une seule solution, arrêtez l'occupation", "Maroc assassin, la France complice" et "Non à l'autonomie, oui à l'autodétermination du Sahara occidental", scandaient-ils, au moment où un double cordon de sécurité protégeant l'entrée principale de l'ambassade marocaine a été mis en place. Selon un membre du Bureau de l'Association des Amis de la Rasd, Mireille Brun, une "cyberaction" a été lancée depuis Paris pour appuyer les revendications "justes des Sahraouis, notamment un référendum d'autodétermination". "Celle-ci consiste, contrairement à une pétition, en l'envoi directement à l'ambassadeur du Maroc à Paris et au ministère de la justice du Royaume du Maroc une lettre demandant la libération immédiate de tous les prisonniers d'opinion sahraouis", a-t-elle expliqué à l'APS. La militante française des droits de l'homme a, à cet effet, signalé que "4000 signataires de la cyberaction ont été enregistrés en l'espace de dix jours et la situation sur ces prisonniers est de plus en plus connue". Ce rassemblement intervient par ailleurs à une semaine d'une tournée de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui se rendra, en Afrique du Nord et en Europe, du 27 octobre au 15 novembre.