Plus de 20.000 importateurs sont inscrits au fichier national des fraudeurs, a indiqué, lundi à Alger, le directeur du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Abdelhamid Boukahnoune. Ces importateurs sont auteurs d'infractions graves à la législation commerciale, notamment le non dépôt par ces opérateurs économiques, à terme échu, de leurs comptes sociaux au niveau du Centre national du registre du commerce (CNRC), défaut de facturation de transactions commerciales, non renouvellement et mise en conformité du registre de commerce et absence de local commercial leur permettant d'exercer leur activité, a-t-il indiqué. Ces derniers ne peuvent pas soumissionner aux marchés publics, et sont exclus des opérations de commerce extérieur, ajouté M. Boukahnoune, au cours d'une conférence de presse. La nécessité de régulariser sa situation vis-à-vis de la législation et réglementation fiscales, douanières, bancaires, financières, commerciales, ainsi que le dépôt légal des comptes sociaux, est considérée comme préalable à toute reprise d'activité commerciale, a-t-il souligné. Dans le cadre de la lutte contre la fraude, un fichier national des fraudeurs, recensant les auteurs d'infractions graves aux législations et réglementations fiscales, douanières, bancaires, financières, commerciales, ainsi que le défaut de dépôt légal des comptes sociaux, a été institué en vertu de la Loi de finances complémentaire (LFC) 2009. Ce fichier, mis au point par le ministère du Commerce en coordination avec les services du ministère des Finances, est devenu un mécanisme pour la répression de la fraude dans le domaine du commerce extérieur, sa mise au point et son organisation. Le directeur du contrôle économique et de la répression des fraudes a fait savoir, en outre, que les investigations menées par les agents de contrôle sur le terrain permettent de relever, annuellement, plus de 50 mds de DA de chiffre d'affaires illicite ayant pour origine des transactions commerciales sans factures. "Ce chiffre ne représente que 10 à 15 % de la réalité", a fait remarquer M. Boukahnoune insistant sur la difficulté à déceler ce genre de pratique. Ce responsable a mis l'accent sur la présence permanente des agents de contrôle sur le terrain ciblant particulièrement, les activités constituant des gisements de fraude. Dans le cade de la lutte contre la spéculation, il a cité la lutte menée par ses services contre la rétention des stocks, rappelant qu'ils ont toutes les prérogatives pour intervenir, en cas de constatation d'une telle infraction, et saisir la marchandise pour la mettre sur le marché. "D'ailleurs, une déclaration obligatoire de tout produit stocké sera exigée des propriétaires de chambres froides et autres lieux de stockage", a-t-il relevé. Dans le souci d'assurer la protection du consommateur, M. Boukahnoune a affirmé que 3.000 agents de contrôle sur les 6.000 que compte le ministère sur le territoire national, sont affectés au contrôle des prix et pratiques commerciales, annonçant la poursuite de l'opération de renforcement de cet effectif qui atteindra à fin 2013 plus de 10.000 agents. La surveillance accrue qui caractérise l'activité de contrôle ces dernières années a permis, d'ailleurs, a-t-il poursuivi, de réduire le nombre des intoxications alimentaires qui est passé de près de 12.000 cas recensés annuellement dans les années 1990 à environ 4.000 cas à la fin des années 2000. "Aujourd'hui, 70 % des cas d'intoxication alimentaire sont enregistrés lors des réceptions familiales", a-t-il précisé. Afin de préserver le consommateur de tout préjudice qui porterait atteinte à son intégrité physique, morale ou économique, le directeur général du centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage, Djamel Abad, a affirmé que d'ici 2014, chaque wilaya sera dotée d'un laboratoire de contrôle analytique.