A l'évocation du CS Constantine, c'est beaucoup plus l'un des animateurs du championnat de ligue 1 de football qui vient à l'esprit, plutôt qu'un club qui a donné 49 martyrs pour l'indépendance de l'Algérie. Pour le commun des Constantinois, Kaddour Boumedous, Slimane Kerkri, Belghacem Berchache, Omar Boughaba, Messaoud Boudjeriou, Ahmed Betchine, Slimane Mellah et tant d'autres, ce sont des noms de rues, d'écoles ou d'institutions publiques. Ils furent pourtant tous athlètes ou dirigeants du club sportif constantinois. Ahmed Benchabane septuagénaire, ancien dirigeant du club ayant vécu cette période, confirme à l'APS, avec une pointe de tristesse, tout ce que son ami le regretté Hadj Slimane Beldjoudi avait transcrit dans son livre "Du cercle Salah Bey constantinois au club sportif constantinois". Effectivement, dit-il, le CSC ne compte pas moins de 49 martyrs de la Révolution, entre joueurs, athlètes et dirigeants parmi lesquels le boxeur Saïd Bouali, dit "La Motta" et Slimane Mellah, dit Rachid, qui fut l'un des plus fervents sympathisants du club à la tunique verte et noire. Mais il faut savoir aussi, souligne M. Benchabane que ces deux militants de la cause nationale faisaient partie du groupe des 22 qui s'était réuni en juin 1954 pour décider du déclenchement de la lutte armée. "Le CSC compte également plusieurs martyrs de la même famille tels les Boudjeriou, les Bouchaib et les Boudebila qui étaient, paix à leurs âmes, tous des athlètes du club entre cyclistes boxeurs, nageurs et footballeurs", ajoute le vieil homme. Les couleurs choisies par le doyen des clubs de l'est algérien, le vert et le noir, traduisent en même l'espérance et le deuil. L'association sportive survivra sous trois sigles différents, Ikbal Emancipation de 1898 à 1915, puis Etoile du Club Musulman Constantinois, de 1916 à 1918 et, enfin, Club sportif constantinois depuis le 26 juin 1926. Il faut aussi noter que le CSC fut renforcé dans les années 30 par une fusion avec le Club Cycliste Musulman Constantinois ce qui favorisera la création de plusieurs sections qui lui permettront de devenir un club omnisports comprenant la natation, la boxe, le volley-ball, le judo, le karaté, le boulisme et l'athlétisme. Durant la seconde guerre mondiale (1939-1945), l'activité footballistique se réduisit comme une peau de chagrin, laissant place, en 1942, à un critérium constitué d'un groupe de clubs de quartiers dont le Sans-Souci Sportif Constantinois qui représentait les quartiers de la vieille-ville et, entre autres Houmet Ettabala, Sidi Abdelmoumène, Zelaika, El Batha, Sidi Rached. Plus tard, les dirigeants, pratiquants et sympathisants vinrent agrandir les rangs du club allait d'abord prendre l'appellation de Club Populaire de Constantine (Ouled Sidi Rached) Au déclenchement de la guerre de libération nationale, le club cessa toute activité. Joueurs, dirigeants et sympathisants se dispersèrent les uns après les autres pour prendre le maquis et servir la cause nationale.