Des efforts sont menés actuellement pour arriver à faire la décantation entre les différents groupes armés qui occupent le nord du Mali et lancer, par la suite, un dialogue politique devant permettre un règlement pacifique à la crise dans ce pays, a indiqué, lundi à Alger, l'ancien ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, qui dirige l'Observatoire du Sahara et du Sahel. " La priorité, c'est de restaurer d'abord l'autorité de l'Etat malien sur le nord avant de lancer un dialogue auquel prendront part les éléments qui se démarqueraient des groupes terroristes et des narcotrafiquants dans la région", a-t-il déclaré lors du Forum du quotidien DK News. Rappelant qu'il s'agit d'une zone "d'anciennes rébellions" et de "revendications politiques ", M. Maiga a reconnu que la situation actuelle, " aggravée par ce qui s'est passé en Libye", constitue une menace pour la sécurité régionale et internationale ". Au sujet d'une éventuelle action militaire dans la région, il a fait remarquer que cette action, "même si elle s'avèrerait nécessaire","doit être précédée d'un dialogue politique qui prendrait en considération tous les paramètres liés à cette crise". Cependant, l'ancien chef de la diplomatie malienne reconnaît la complexité de la situation dans le nord de son pays et exclut une intervention militaire des forces étrangères. "Je ne peux imaginer que des forces militaires étrangères aillent donner des actions en profondeur sur le territoire malien", a-t-il fait admettre, soulignant, en revanche, que les partenaires régionaux et extra-régionaux peuvent aider, soutenir et accompagner l'Etat malien dans la résolution de ce conflit. Il a estimé, à ce propos, que l'Algérie peut jouer un rôle " très important" dans le règlement de cette crise. "Tout le monde reconnaît que l'Algérie a une place centrale dans la région et son leadership ne se limite pas uniquement à l'aspect militaire, mais il comporte également la dimension socio-économique et humanitaire", a-t-il observé. M.Maiga a indiqué que "le moment est venu pour que l'Algérie prenne le leadership dans la région et aide à la résolution de la crise malienne", précisant que cette aide peut se faire sous forme " de soutien logistique, de formation et de renseignement". "Aujourd'hui, il y a une forte mobilisation internationale pour résoudre la crise malienne et on doit trouver le cadre d'action le plus approprié et les mécanismes les mieux efficaces pour agir", a-t-il relevé. Pour M. Maiga," ce sont les Maliens eux-mêmes, premiers concernés par cette crise, qui doivent jouer le rôle principal dans le règlement de leur conflit".