Le renforcement des prérogatives des assemblées populaires communales afin de consolider leur pouvoir décisionnel a été abordé dimanche par la majorité des partis en campagne pour les élections locales du 29 novembre. Des chefs de partis politiques en lice pour les élections des assemblées populaires communales et de wilaya ont estimé que le renforcement des prérogatives des élus locaux leur conférera une plus large marge de manœuvre dans le règlement des problèmes quotidiens des citoyens. A Médéa, le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem, a estimé, au cours d'un meeting, que le renforcement des prérogatives des assemblées élues "peut contribuer à rétablir la confiance entre le citoyen et ses représentants locaux". M. Bensalem a précisé que le "rétablissement" de la confiance entre les citoyens et leurs représentants locaux "dépendra de la capacité de ces derniers à trouver les solutions appropriées aux multiples préoccupations de la population". "La méfiance des citoyens vis-à-vis des assemblées élues risque de s'aggraver, si rien n'est entrepris pour consolider le pouvoir décisionnel de ces assemblées, à travers un élargissement de leurs prérogatives et l'octroi d'une plus grande autonomie de gestion aux élus locaux qui représentent des acteurs incontournables" dans la réalisation des programmes de développement, a-t-il expliqué. Le président du parti Ahd 54, Fawzi Rebaine, a également appelé à partir de la capitale à l'élargissement des prérogatives du président de l'APC, pour la réalisation du développement local. Lors d'une action de proximité, M. Rebaine a considéré que les prérogatives du président de l'APC sont actuellement "limitées", estimant impératif de les renforcer afin de lui permettre de superviser directement les projets locaux et réaliser le développement socio-économique. Il a aussi souligné l'importance d'allouer le budget nécessaire à la commune, afin de lui permettre de réaliser les projets de développement et de satisfaire les différents besoins des citoyens. A partir de Sidi Bel Abbes, le secrétaire général du mouvement d'El Islah, Hamlaoui Akouchi, a souligné la nécessité pour les élus locaux "de répondre à plusieurs critères" dont la crédibilité, l'honnêteté, la compétence et le courage. "Les élus doivent être crédibles, honnêtes, compétents, courageux, propres et cultivés", a déclaré M. Akouchi lors d'une activité de proximité auprès des citoyens, ajoutant que l'élu doit être "d'une moralité irréprochable, jouissant d'une popularité auprès des citoyens, fidèle dans son travail quotidien et défenseur de l'intérêt et des deniers publics". Pour M. Akouchi, les élus "doivent servir leurs administrés et non se servir eux-mêmes". Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a déclaré, quant à lui, à partir de Tissemsilt, que sa formation politique œuvrera pour "la création d'un impôt local" permettant de "conférer plus de moyens financiers aux communes". M. Belkhadem a indiqué que son parti inclut dans son programme électoral l'idée d'offrir des possibilités financières à la commune à travers la réforme du système fiscal en créant un impôt dans chaque collectivité locale "permettant aux maires d'assumer leurs missions convenablement". Soulignant que les prérogatives des élus locaux sont fixées par le code de la commune, M. Belkhadem a précisé que des projets tels que la création d'espaces verts "dépendent des ressources financières à trouver" pour permettre aux élus de concrétiser leurs engagements. Pour sa part, le secrétaire général du Mouvement pour l'entente nationale (MEN), Ali Boukhezna, a abordé essentiellement dans un meeting à Tipasa, l'impératif du développement du secteur agricole. Il a, dans ce contexte, exhorté les candidats de son parti, en cas de leur élection, à "lutter contre la mafia du foncier agricole", préconisant de confier la gestion des marchés aux APC. Contrairement aux autres partis politiques, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a estimé, à partir de Mascara que le nouveau code des communes donne de "larges prérogatives aux élus" pour servir les citoyens et leur procure une "large protection" pour accomplir fidèlement les engagements pris devant leurs électeurs. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a, comme il le fait à chaque meeting, exhorté les citoyens à partir d'El Tarf, à "voter massivement, même avec un bulletin blanc, afin de provoquer le changement". Enfin, à Naama, le président du Mouvement de la société pour la paix, Aboudjerra Soltani, a estimé que le citoyen "est assez mûr pour faire face à tous les défis de la gestion locale".