L'ONU a placé vendredi sa Force chargée du maintien de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo en état "d'alerte élevée", au moment où le secrétaire général Ban Ki-moon a de nouveau condamné l'aide extérieure aux rebelles. Le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, a indiqué que des "équipes de réaction rapide" au sein des casques bleus avaient été déployées dans des endroits clés autour de la ville de Goma (est), la capitale de la province du Nord-Kivu, en particulier près de l'aéroport. M. Nesirky a ajouté que la mission de l'ONU en RDC (Monusco) a été placée en état "d'alerte élevée", avec des hélicoptères également prêts à être utilisés. Les combats entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces gouvernementales ont repris jeudi près de Goma après une trêve de trois mois, faisant 113 morts dans les rangs rebelles, selon le gouverneur de la province du Nord-Kivu. Le M23 est essentiellement formé d'ex-rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée congolaise, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda, sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué dans un rapport rendu public vendredi que les rebelles posaient désormais une menace à long terme contre le gouvernement. "Les attaques de représailles contre les civils s'intensifient, et alimentent les cycles de haine et de violence au sein des différentes communautés", a regretté M. Ban dans ce rapport, soulignant son "inquiétude face aux informations continues d'aide extérieure au M23".