Deux oeuvres algériennes sélectionnées dans la compétition officielle des journées cinématographiques de Carthage ont été projetées mercredi à Tunis devant le jury de la compétition et un public discret. "Bouts de vie, bouts de rêve" du réalisateur Hamid Benamra a été projeté dans la section documentaire alors qu'Anis Djaâd présentait son premier court métrage, "Le hublot", coproduit par "les films de la source" et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturelle (Aarc). "Le hublot" récemment primé aux premières journées du court métrage de Mostaganem, a été projeté avec trois autres £uvres en lice pour le Tanit d'or du court métrage : "Essalihia" de Sadok Bahbaheni (Koweit), "un mardi" de Sabine El Chamaâ et "Laan" (les copines) de Lula Ali Ismaïl (Djibouti). Avec de jeunes acteurs comme Mehdi Ramdani et Amine Mentser, Anis Djaâd relate le quotidien de deux jeunes hommes cloitrés dans une cité avec une vue sur mer pour seul échappatoire. Leurs vies basculent le jour ou ils découvrent qu'un chantier les privera de cette vue pour toujours. Ce premier essai était au goût des cinéphiles présent dans la salle. Le jury de la compétition du court métrage présidé par le palestinien Rachid Mashraoui et qui compte aussi l'algérien Abdelhakim Meziani, a aussi visionné "Laan" qui relate le quotidien de trois copines, "Essalihia" qui met en avant la peine qu'éprouve encore un riche homme d'affaire kowetien plus de 20 ans après avoir perdu son épouse, ainsi que "Un mardi" évoquant les difficultés quotidienne d'une vieille dame à Beyrouth. Dans la catégorie documentaire "Bouts de vie, bouts de rêves" de Hamid Benamra a présenté un film qui immerge les spectateurs dans l'£uvre de l'artiste peintre Mustapha Boutadjine en s'arrêtant sur plusieurs personnalités ayant marqué l'histoire de l'Algérie comme Meryem Makeba, Fidel Castro, Henry Aleg, mais aussi des moudjahidines comme Djamila Boupacha et des artistes algériens comme Sid Ahmed Agoumi. Le plasticien avec sa technique très particulière basée sur des collages de coupures de revues et de journaux pour aboutir à des portraits de ses personnalités a fasciné le réalisateur qui voit en cet art "une façon de mettre en lumière les rêves et l'idéal de tout un peuple à partir de produits véhiculant un rêve de consommation outrancier" a indiqué le réalisateur. Avec des images qui desservent l'image que les gens ont de l'Algérie, le réalisateur a confié à l'APS qu'il souhaitait par son £uvre "réconcilier les peuples mais surtout le peuple algérien avec l'image qu'il se fait de l'Algérie", avec 102 minutes de zooms consécutifs sur ces personnages. Rythmant toute la ville de Tunis avec sa multitude de projections, la 24e édition des Journées cinématographiques de Carthage se poursuivront jusqu'au 24 novembre.