Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a proposé jeudi au Patronat de ''bâtir ensemble un vrai pacte de croissance'' pour relancer l'investissement et la production nationale, à l'ouverture de la réunion avec les représentants du Patronat et la centrale syndicale UGTA. "En 2013, je souhaite que nous bâtissions ensemble un vrai pacte de croissance. Il n'est plus possible de se contenter d'avoir seulement 700.000 PME en Algérie. Il faut faire plus, surtout qu'au regard du contexte international, beaucoup de pays européens et voisins souffrent énormément et nous offrent des capacités'', a-t-il dit. ''Le moment est bien choisi pour mobiliser (...) l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée sans distinction", a-t-il déclaré, avant de rappeler ''la détermination du gouvernement à prendre en charge'' les propositions des organisations patronales pour dynamiser les entreprises et relancer l'investissement productif. "Au niveau du gouvernement, nous ne sommes pas de ceux qui parlent de l'économie de l'après pétrole, mais nous disons qu'il faut développer une croissance avec le pétrole. Nous devons utiliser nos capacités pour développer encore un peu plus notre économie'', ajoute-t-il. M. Sellal, qui a souligné à l'adresse des PME que le gouvernement ''sais que vous avez des difficultés'', a néanmoins préconisé une vision ''rénovée'' de l'économie nationale. ''Nous avons besoins d'une vision rénovée", a-t-il affirmé devant le patronat et les représentants de l'UGTA. Le Premier ministre, qui a réaffirmé la volonté de son gouvernement d'améliorer le climat des affaires, a également assuré le Patronat que les PME privées seront associées au programme d'investissements publics. "Le gouvernement est là pour améliorer le climat des affaires et faciliter au mieux l'acte d'investir. C'est vrai que nous restons sur nos gardes en matière de règles prudentielles, nous sommes obligés, parce que nous avons vécu une expérience amère, à un moment donné. Mais, aujourd'hui, nous essayons d'avancer et de lutter contre la bureaucratie", a-t-il ajouté. Afin d'améliorer l'accès des entreprises au financement, l'exécutif a réuni dernièrement les responsables des banques pour leur demander de fluidifier davantage les mécanismes d'accès au financement. Selon M. Sellal, le gouvernement aspire à "créer définitivement un climat de confiance entre ceux qui sont chargés de créer la croissance et ceux qui sont chargés de veiller à la gouvernance de ce pays". "C'est ce climat de confiance que nous voulons construire et développer davantage", a-t-il précisé, estimant qu'il suffit tout simplement de décider "ensemble" pour y parvenir. Exhortant les chefs d'entreprises à investir davantage en allant vers le partenariat avec des firmes étrangères, le chef de l'exécutif a souligné que la règle des ''51/49%'', souvent décriée, a été en fait admise par nos partenaires. Il a cité ainsi le cas du projet de réalisation d'un complexe sidérurgique à Bellara (Jijel) avec les PME du Qatar, ou celui avec le constructeur de voitures français Renault. Abdelmalek Sellal a reconnu, toutefois, que l'Algérie est "devant un paradoxe" économique. "Nous avons de fortes capacités de croissance, mais malheureusement en 2012 nous n'avons pas dépassé les 2,5 % de croissance alors que nous avons les capacités pour réaliser une croissance à deux chiffres. Ce sont tous les observateurs nationaux et étrangers, et les experts du FMI qui le confirment", a-t-il affirmé. En 2012, a-t-il poursuivi, " nous avons connu une position financière extérieure forte. Il est certain que cette position va rester encore forte. Mais, cela ne veut pas dire que nous avons beaucoup d'argent". Néanmoins, il a assuré que l'Algérie a un taux de chômage qui ''reste bas et qui ne dépasse pas les 10 % , un taux d'inflation de 9,39 % et qui est lié à tout l'effort consenti en matière de salaire et rémunération et baissera en 2013". Le Premier ministre a déploré enfin la ''non modernisation de nos entreprises pour pouvoir faire face à la concurrence''. Il a relevé ainsi que seulement 15 % de ''nos entreprises sont connectées à un réseau internet, qu'à peine 9%, tous secteurs confondus, ont une adresse électronique et qu'aucune entreprise ne propose sur son site un catalogue des produits qu'elle veut commercialiser''.