A la veille du coup d'envoi de la campagne électorale du candidat indépendant Abdelaziz Boutefilika, le Forum des chefs d'entreprise ( FCE) a organisé une rencontre-débat autour du programme du président sortant , notamment dans ses volets relatifs à la vie économique. En présence des patrons des deux secteurs ; privé et public, des membres du gouvernement, notamment, MM. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme et Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements ainsi que le staff de la direction de campagne de M. Bouteflika dirigé par M.Sellal, patronat a rappelé sa vision des choses concernant le développement de l'économie nationale en soutenant les PME. Dans cette logique, le président du FCE, M. Réda Hamiani, a expliqué dans une allocution, que la création de la richesse est basée sur l'entreprise, ajoutant que le privé est un élément essentiel pour sortir de l'économie du pétrole, la lutte contre le chômage, la redistribution de la richesse et pour l'investissement. Selon le patron du FCE, il faut favoriser l'implantation des PME dans tout le territoire national et favoriser leur développement. Selon lui, la PME a besoin d'une politique de crédit rénové, le financement à court, moyen et long termes, maintenir le taux d'intérêt bas, faciliter l'accès au foncier «qui est en bonne voie», relever le désordre du marché et asseoir les règles d'une concurrence loyale. De son côté, le directeur de campagne du candidat Bouteflika, M. Abdelmalek Sellal, est revenu dans son intervention sur les grandes réalisations des deux précédent mandats et les grands axes du programme du président sortant, notamment l'amélioration du développement humain, la création de 3 millions d'emplois et la livraison d'un nombre important de logements d'ici la fin de l'année. Pour ce qui est de l'économie, il dira que l'amélioration du développement économique occupe une grande place dans le programme du candidat Bouteflika, qui a commencé déjà par la mise en place d'un fonds d'investissement et prévoit le lancement d'un programme de 150 milliards de dollars qui est, selon M. Sellal, bien étudié. Pour sa part, le président d'honneur du FCE , M.Omar Ramdhan, dira que la prochaine étape doit prendre en charge les urgences. Il s'agit, selon lui, d'organiser le marché, prendre en charge l'industrie «qui se meurt». Il dira aussi que l'Algérie est allée vers l'ouverture mal préparée car, selon lui , aucun pays n'a ouvert son économie avant de renforcer son industrie. A ce titre, il a ajouté que l'Algérie a un marché « trop ouvert ». Aussi, plusieurs accords de libre-échange ont été signés, notamment le dernier avec la zone arabe de libre-échange. «On n'a pas pu analyser les effets de cette ouverture et on n'a pas donné le temps à notre économie de se construire», a-t-il estimé. C'est ainsi, selon M. Ramdhan qu'il est temps d'aller vers le protectionnisme et protéger l'économie nationale et profiter de la crise économique mondiale. D'autre part, le FCE est revenu sur la question de la concertation entre l'Etat et les opérateurs économiques, en relevant que ce dialogue doit être institutionnalisé. A ce titre, le SG de l'UGTA dira que le dialogue existe tout en invitant le FCE à rejoindre le pacte économique et social. Pour rappel, le FCE reste réservé sur cette question. En tout cas, le candidat Bouteflika a prévu une rencontre avec les opérateurs économiques au cours de sa campagne électorale, au cours de laquelle il annoncera sûrement les grandes lignes de sa politique à leur égard. Nacera C.