Le ministre de la justice, garde des sceaux, M. Mohamed Charfi, a affirmé mercredi à Alger sa "détermination" à prendre en charge les préoccupations du Barreau national, après la décision de ce dernier de boycotter les audiences à l'échelle nationale pendant cinq jours à partir du 2 décembre prochain. Lors d'une rencontre-dialogue, qui a réuni le ministre avec les représentants de l'Union nationale des Barreaux d'Algérie (UNBA) et des 15 Barreaux régionaux, M. Charfi a déclaré qu'il était "déterminé" à apporter une réponse "rationnelle et juste" à toutes les préoccupations du Barreau national. Le ministre s'est, également, engagé, devant les avocats, à "oeuvrer à favoriser" le traitement des préoccupations de la défense "dans les cadres constitutionnels et légaux". Après avoir exprimé son "optimisme" quant à l'engagement des discussions entre les deux parties, il a souligné ne pas ignorer "l'ampleur des problèmes" qui seront abordés lors de cette rencontre-dialogue. Il a expliqué que son optimisme tient, entre autre ", aux compétences humaines indéniables dont peut s'enorgueillir le barreau algérien", affirmant que plaider est" la pratique de dialogue en permanence". M. Charfi a, par ailleurs, rappelé "la volonté déclarée du président de la République à la consécration d'un barreau libre et crédible, volonté fondée, a-t-il dit, sur sa conviction qu'il ne pouvait y avoir d'Etat de droit sans droit de la défense et qu'un barreau libre est crédible fait autant pour l'équilibre de la société que ses juges". Il a, également, rappelé que la commission de la réforme de la Justice (de 1999) avait, dans ses recommandations, consacré l'avocat comme "partenaire et non auxiliaire de la Justice". Pour sa part, le président de l'UNBA, M. Mustapha Lanouar, a exprimé la disponibilité de tous les avocats au dialogue. L'Assemblée générale de l'UNBA du 17 novembre dernier avait décidé le boycott de la défense de toutes les audiences, ainsi que de la cérémonie officielle de l'ouverture de l'année judiciaire 2012-2013. Le Barreau exige la révision du projet de loi portant statut de l'avocat et propose l'amendement de 64 parmi ses 120 articles. Il revendique également la révision du code de procédure civile et administrative, la création d'écoles de formation pour les avocats et la garantie des droits et de la protection de la défense lors des audiences. La rencontre-dialogue entre le ministre de la Justice et les représentants des avocats se tient à huis-clos.