L'Union nationale des barreaux algériens (UNBA) tiendra une assemblée générale extraordinaire, samedi prochain à Club des pins à Alger, pour «maintenir ou pas la décision de boycotter les tribunaux et les cours». C'est ce qu'a annoncé, hier à Alger, le président de l'UNBA, Mustapha Lenouar, à l'issue d'une rencontre qui a regroupé à l'hôtel El Aurassi les 15 présidents des barreaux et le ministre de la Justice, Mohamed Charfi. Ce dernier a promis aux robes noires la révision du projet de loi relatif au statut de l'avocat. Des avocats affiliés aux 15 barreaux nationaux avaient menacé de boycotter les séances du 2 au 7 décembre, et ce, juste avant l'ouverture de l'année judiciaire. Ils avaient même envisagé d'aller vers une grève illimitée à partir du 25 janvier 2013 jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, notamment celle relative à la révision du projet de loi portant statut de l'avocat. Pour eux, le projet, retiré une première fois en 2010, piétine le droit de la défense. «Je ne peux pas me prononcer pour l'instant. Seule l'assemblée générale peut prendre la décision de boycotter la cour et les tribunaux», a-t-il déclaré aux journalistes à l'issue de la rencontre. Mustapha Lenouar se dit «satisfait des résultats des discussions avec le ministre de la Justice». Le président de l'UNAB affirme que «le ministre a accepté les revendications des avocats». Le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, indique, de son côté, que «tous les points relatifs à la profession d'avocat ont été traités». «Dorénavant, pour éviter tout malentendu, des rencontres annuelles avec les présidents de barreau seront organisées à la veille de l'ouverture de l'année judiciaire», a-t-il annoncé. Pour le ministre, «ce qui nuit aux avocats nuit à la magistrature et donc à la justice du pays». Outre la révision du projet de loi sur le statut des avocats, les deux parties ont discuté à huis clos de l'amélioration de la relation entre le parquet et les robes noires ainsi que de la création d'une école nationale des avocats avec différentes branches d'enseignement. Dans le même sillage, la révision du code de procédures pénales et judiciaires a été le sujet central lors de cette rencontre, selon les deux partenaires. Le premier responsable du ministère de la Justice et le président de l'UNAB se sont également entendus sur la révision à la baisse de la TVA appliquée aux avocats et sur l'organisation des œuvres sociales.