Des pays européens ont convoqué lundi les ambassadeurs israéliens dans leurs capitales à la suite du nouveau projet d'Israël de construire 3.000 logements supplémentaires à El Qods-Est et en Cisjordanie occupées, alors que d'autres pays ont exprimé leurs "inquiétudes". Le Royaume-Uni a convoqué l'ambassadeur israélien à Londres pour lui faire part de "ses vives inquiétudes et de sa mise en garde sur le projet de nouvelles implantations". "Le ministre des Affaires étrangères a toujours été très clair sur le fait que la construction de colonies, tel que le projet du gouvernement israélien de construire 3.000 nouveaux logements, menace la recherche d'une solution fondée sur deux Etats et complique tout progrès dans les négociations", a déclaré le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. La France, qui a soutenu la reconnaissance le 30 novembre dernier de la Palestine en tant qu'Etat observateur non membre à l'ONU, a marqué son opposition à la construction de nouvelles colonies, en convoquant l'ambassadeur israélien au ministère des Affaires étrangères. La Suède et le Danemark ont, à leur tour, annoncé avoir convoqué chacun l'ambassadeur d'Israël pour protester contre ce projet. "L'ambassadeur d'Israël vient d'être convoqué au ministère des Affaires étrangères afin que nous soulignions encore notre point de vue sur ces questions", a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, lors d'un débat sur les relations israélo-palestiniennes au Parlement. La convocation de l'ambassadeur d'Israël à Copenhague a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères et les médias danois. D'autres pays européens ont exprimé leur opposition au projet israélien de construction de nouvelles colonies. La Russie a ainsi jugé que "la construction de colonies dans les territoires palestiniens occupés par Israël en 1967, y compris à El Qods-Est, est illégale" et "n'est pas reconnue par la Russie et la communauté internationale". Moscou appelle les autorités israéliennes à "reconsidérer" leur décision, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. La Chine a, quant a elle, réitéré qu'elle "s'oppose toujours avec force à la construction par Israël de colonies dans les territoires palestiniens occupés, à El Qods-Est et en Cisjordanie", appelant Israël à lever les obstacles au processus de paix dans la région. Le gouvernement allemand s'est dit aussi "très inquiet" du nouveau projet de colonies israéliennes à El Qods et en Cisjordanie, qui, a-t-il averti, envoie "un mauvais signal". "Israël sape la confiance dans sa volonté de négociations", a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé pour sa part que "les colonisations sont illégales au regard du droit international et si (ce projet) venait à se concrétiser, cela porterait un coup presque fatal aux dernières chances de garantir une solution à deux Etats". Après l'accession jeudi de la Palestine au statut d'Etat observateur non membre de l'ONU, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé une relance de la construction de colonies, y compris dans la zone (E1), sans annoncer de date. Cette annonce a provoqué un tollé international. Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont suspendues depuis 2010, en raison de la poursuite de la colonisation dans les territoires occupés.