Les Palestiniens ainsi que plusieurs pays et organisations internationales ont condamné la décision d'Israël d'autoriser la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, rappelant le caractère illégal de ces activités qui ruinent les efforts pour la reprise du processus de paix israélo-palestinien. Dénonçant une nouvelle violation par Israël de toutes les lois et résolutions internationales, l'Autorité palestinienne a déploré jeudi l'aval donné par le Premier ministre israélien Benjamin Natanyahu à la construction de plus de 850 nouvelles colonies dans les territoires occupés. Par cette décision, «Israël veut défier à nouveau la communauté internationale», qui «reste muette devant la poursuite des activités de colonisation pourtant jugées illégales», a dénoncé la direction palestinienne estimant que «ce nouveau projet est considéré comme une étendue des opérations de judaïsation de l'ensemble des territoires palestiniens en Cisjordanie et à Al-Qods occupée». Face à la poursuite de la colonisation, l'Autorité palestinienne a demandé à la communauté internationale d'«agir avec efficacité» et pas uniquement avec «des mots de condamnation et d'indignation qui ne changent rien à la situation». Elle a également exhorté le Quartette international pour le Proche-Orient d'«intervenir immédiatement pour arrêter les plans destructifs israéliens qui menacent le sort de la solution de deux Etats». La décision israélienne a également été dénoncée par le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, qui a estimé que les actions illégales d'Israël qui vient d'autoriser la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, «ruinent les efforts pour la reprise du processus de paix israélo-palestinien», dans l'impasse depuis près de deux ans. «Les actions illégales d'Israël continuent de miner tout effort pour reprendre le processus de paix, y compris par des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens», a souligné vendredi M. Mansour dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU. Il a appelé la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, à «agir collectivement pour mettre un terme à cette situation illégale». Toujours à l'ONU, le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a réitéré jeudi au gouvernement israélien que l'ensemble des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés étaient «illégales». «Toute construction de colonie sur des terrains appartenant à des particuliers palestiniens ou ailleurs dans les territoires occupés est contraire au droit international», a réaffirmé M. Serry dans un communiqué de presse. Pour l'Union européenne (UE), les colonies «sont illégales au regard du droit international et menacent de rendre une solution à deux Etats impossible», a souligné dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui a «déploré» dans le texte le nouveau projet du gouvernement israélien. En Grande-Bretagne, le ministre des Affaires étrangères William Hague a condamné vendredi l'annonce israélienne d'autoriser la construction de nouvelles colonies de peuplement dans les territoires occupés, au mépris du droit international. «La décision de construire de nouvelles colonies au-delà de la ligne verte constitue un dangereux précédent», a-t-il prévenu dans un communiqué du Foreign Office. M. Hague a qualifié ces nouvelles constructions d'«illégales en vertu du droit international» soulignant qu'elles devaient cesser «immédiatement». De son côté, le gouvernement espagnol a aussi dit qu'il considérait toutes les colonies construites dans les territoires occupés comme illégales, conformément au droit International, selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. Pour Madrid, la nouvelle décision israélienne «entrave la conclusion de tout accord de paix car elle affecte la continuité géographique du futur Etat palestinien». Devant le blocage du processus de paix israélo-palestinien du fait surtout de la poursuite de la colonisation israélienne, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré vendredi que les Palestiniens «iront à l'Assemblée générale de l'ONU pour demander le statut d'Etat non membre», après avoir échoué à obtenir une reconnaissance pleine par le Conseil de sécurité. «Si nous ne retournons pas aux négociations [avec Israël], nous allons bien sûr aller à l'Assemblée générale pour obtenir le statut de non membre», a affirmé M. Abbas lors d'une conférence de presse à Paris avec le président français François Hollande. Le président palestinien a souligné que les Palestiniens «choisiront cette voie si toutes les autres tentatives de négociations [avec Israël] ne réussissent pas». «Nous avons essayé le Conseil de sécurité et, malheureusement, nous n'avons pas obtenu le nombre de voix suffisant», a-t-il déploré.