Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, a estimé mardi nécessaire de renforcer la formation des professionnels pour moderniser le secteur de la Pêche. "C'est important aujourd'hui de mettre le paquet sur la formation des professionnels si on veut moderniser le secteur de la Pêche", a estimé le ministre lors d'un point de presse tenu en marge d'une sortie en mer à bord d'un bateau école de l'Institut technique de la Pêche et de l'aquaculture d'Alger. Pour lui, l'investissement public et privé devrait être orienté dorénavant vers la formation et non pas vers l'acquisition de navires de pêche. "On a l'habitude d'injecter des fonds dans la flottille mais très peu dans la formation", a-t-il dit. En outre, M. Ferroukhi a jugé "nécessaire" de développer des outils et systèmes de formation "flexibles" et adaptés à l'activité des professionnels du secteur de la Pêche. Pour valoriser la formation, M. Ferroukhi recommande d'équiper tous les instituts et écoles du secteur de la pêche de bateaux écoles dotés de tous les moyens techniques nécessaires pour la formation et le recyclage des marins. "La modernisation du secteur va nous permettre de diminuer les coûts et d'augmenter la productivité", a souligné le ministre. "C'est très important de s'équiper en moyens modernes à bord de bateaux de pêche et de se former", a estimé Mohamed Abbas, sous-directeur chargé de la pédagogie à l'ITPA et capitaine de pêche. Il a cité l'exemple du sonar (un appareil qui localise le poisson en mer) qui, certes, coûte cher mais rapporte gros car il permet de gagner du temps et d'augmenter la production. "Malheureusement, ils sont rares les navires de pêche qui sont équipé de cet appareil", regrette M. Abbas. Le secteur de la pêche en Algérie compte 74.000 professionnels, mais ne dispose que de deux bateaux-écoles dotés des moyens technologiques nécessaires permettant aux apprentis d'acquérir les nouvelles techniques de pêche. En 2012, plus de 3.100 élèves se sont inscrits aux différentes formations (initiale, continue, et spéciale), selon la responsable de la communication du ministère, Yasmine Khazem. La formation est le quatrième axe de la feuille de route tracée par le secteur, qui compte développer également d'autres segments dont la pêche maritime, l'aquaculture, la promotion de la pêche côtière. La mise à niveau du secteur et la formation des professionnels sont devenues obligatoires suite à la ratification, par l'Algérie, des conventions internationales notamment celles portant sur la sécurité des pêcheurs en mer. "Désormais, les conditions ont changé. Les professionnels doivent passer par la formation et remplir les critères liés à la sécurité", a indiqué Mme Khazem. Concernant l'aquaculture, la même responsable a fait savoir que le secteur de la Pêche va créer des fermes expérimentales au niveau des écoles de formation pour apprendre les techniques d'élevage.