Le bureau exécutif du club CSA, MC Alger (club amateur) menace de recourir à la justice s'il ne serait pas associé à l'opération de rachat des actions de la SSA-Doyen MCA (club professionnel) par l'entreprise Sonatrach. "Nous sommes respectueux de la loi mais nous saisirons à la justice au cas où nos droits seraient lésés", a indiqué le Président du CSA MCA, Amar Brahmia, lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Alger. L'acte de cession des actions de la SSA-Doyen MCA (Ligue1 algérienne de football) au profit de Sonatrach a été signé lundi à Alger entre les responsables de la société pétrolière et des dirigeants du vieux club algérois. L'accord a été paraphé par le directeur exécutif finances de Sonatrach, Omar Bedja et par le président du conseil d'administration de la SSA/doyen MCA, Abdelkader Bouheraoua, en présence du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine. "Nous sommes les vrais propriétaires de cette société en vertu de ses statuts. Nous sommes l'interlocuteur incontournable dans toute transaction engageant la société commerciale. On est, jusque-là, en train de suivre les voies réglementaires dans toutes nos actions mais si on continue à nous ignorer nous saurons comment agir", a déclaré le président du CSA, MCA qui n'a pas été convié à la cérémonie. Brahmia a rappelé que le CSA MCA a eté le premier à écrire à Sonatrach l'invitant à revenir dans le giron du club au MCA. "On a toujours plaidé pour le retour de la Sonatrach au club. On se félicite d'ailleurs de la ratification de cette cession de rachat, en dépit des réserves que nous formulons à propos de la forme et des personnes avec lesquelles cette opération a été faite", a souligné Brahmia qui déplore la manière avec laquelle l'entreprise pétrolière a agi à l'égard des responsables du club dument reconnus et seuls représentants légaux du club. Car pour la direction du CSA, il n y a aucun doute : la SSA a été créée par le CSA et est la propriété absolue du club. "La SSA, MCA est une propriété absolue du club amateur, dans la mesure où elle a été créée grâce à l'argent du CSA, soit 1 millions DA, ayant servi de capital pour la nouvelle entreprise, mais qui a été utilisé par des dirigeants pour devenir des actionnaires", a encore expliqué le conférencier, tout en étayant ses propos par des documents officiels. "C'est des preuves concrètes qui ont été transmises à la direction de Sonatrach, sans que personne de cette entreprise ne daigne les prendre en compte", a martelé pour sa part le secrétaire général du CSA, Kamel Kesbadji. Pour donner plus de poids à ses propos, le président du CSA, MCA, élu dans son nouveau poste en août 2012, est revenu pour montrer à l'assistance une lettre de reconnaissance signée par l'un des actionnaires en question, et par laquelle ce dernier s'engage à restituer l'argent qu'il avait pris du compte du CSA pour acquérir des actions dans la nouvelle société commerciale, créée lors de l'été 2010 dans le cadre du passage du football algérien vers le professionnalisme. "Voici une nouvelle preuve de cette forfaiture. On a exercé d'ailleurs des pressions sur l'intéressé qui a fini finalement par céder des actions qui ne lui appartiennent, à l'entreprise pétrolière", a regretté Brahmia. Dans un autre document exhibé à l'assistance, Brahmia a indiqué qu'un autre actionnaire, avait reconnu publiquement dans un entretien accordé à un journal spécialisé, que "le SSA, MCA était né d'un trucage". "Comment peut-on garder le silence après de tels propos, s'est interrogé Brahmia qui affirme que "normalement les autorités auraient dû ouvrir une enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire". "Aucune concession sur le sigle et les couleurs" Brahmia qui s'est réjoui des "signes encourageants" qui se dégagent des propos du PDG de Sonatrach en direction du CSA MCA, a tenu à préciser que depuis la ratification du contrat de cession, "aucun contact officiel" n'a eu lieu entre le nouveau propriétaire du club professionnel et les responsables du CSA, bien que cette structure détienne toujours "10% des actions du capital. "Pour l'heure il n y a aucun contact. Le PDG a annoncé qu'il allait discuter avec le CSA, nous attendons" a-t-il souligné. Et bien qu'il soit "ouvert à toute discussion", Brahmia a insisté sur le fait que le sigle et les couleurs, qui sont "une propriété exclusive" du CSA, "ne seront jamais ni vendus, ni cédés, a quiconque", avertissant qu'il sera prêt à intenter une action auprès de la justice "si les membres de l'assemblée générale le réclament et au cas où le CSA ne sera pas rétabli dans ses droits". Dans leurs interventions, les autres membres du bureau exécutif du club amateur du ''Doyen'' n'ont pas manqué de fustiger l'ex-direction, qui a "usé par des procédures illégales" dans sa gestion, donnant comme exemple, "le nombre incalculable" de comptes bancaires ouverts ici et là, "alors que la règlementation n'autorise aux associations et entreprises l'ouverture que d'un compte", a précisé l'un d'entre eux. D'autres, ont tenu à "dénoncer", ce qu'ils qualifient de "mainmise sur le club par un commis de l'Etat" qui a toujours pesé dans le fonctionnement du club. "Je m'engage au même titre que l'ensemble du bureau exécutif à "mettre fin à cette pratique et hormis l'assemblée générale nous ne permettrons à personne de nous "dicter des directives". C'est cette manière de faire et d'agir qui a mené notre club à cette situation déplorable dans laquelle il se trouve depuis plusieurs années".