Une soirée dédiée au patrimoine musical andalous marocain, très apprécié par le public algérien venu nombreux, a été animée jeudi à Alger par l'Ensemble Abdallah El Makhtoubi. La soirée qui entre dans le cadre de la septième édition du Festival international de musique andalouse et musiques anciennes (Fimama), était l'occasion de rassembler sur scène l'école tlemcenienne et l'école marocaine afin de montrer les différances entre les deux. Après l'annulation du spectacle du luthiste allemand Michael Freimuth qui devait faire découvrir au public le luth occidental tel qu'il est enseigné dans les universités de musique européennes, le luthiste tlemcenien Tahar El Hassar, qui s'était déjà produit mardi soir, est revenu sur scène. Cette annulation a été pour le commissaire du Fimama, Rachid Guerbas, l'occasion d'expliquer au public les particularités de chacune des écoles avec des illustrations musicales à l'appui. Avec la voix exceptionnelle du jeune chanteur Abdallah El Makhtoubi l'ensemble éponyme s'est volontiers prêté aux explication de Rachid Guerbas afin d'illustrer les différents rythmes par lesquelles passe la structuration de la nouba dans le Gharnati, école andalouse de l'ouest du Maghreb également retrouvée avec un cheminement musical différent à Tlemcen. L'ensemble instrumental a reproduit des petites parties d'une nouba au grand bonheur du public qui a beaucoup apprécié l'énergie et la puissance instrumentale dégagées par l'ensemble, une troupe jeune qui explore les passerelles avec d'autres écoles andalouses et même avec la musique classique sans pour autant dénaturer le "tarab el ghernati". Ouverte sur la modernité tout en respectant la tradition andalouse, la troupe a introduit un violoncelle qui, mêlé au Rbab, instrument de plus en plus rare en Algérie, offre une nappe mélodieuse aux solistes de luth et de violon. Inauguré jeudi dernier, le 7e Festival international de musique andalouse et musiques anciennes (Fimama) se poursuit jusqu'au 29 décembre à la salle Ibn Zaydoun de l'Office ryadh el feth (Oref) à Alger, avec une riche programmation en provenance d'Asie, d'Europe et du Maghreb.