L'oléiculture à Mascara a connu un essor ces dernières années avec une production estimée, en 2013, à 425.000 quintaux, selon les prévisions de la Direction des services agricoles (DSA) qui déplore un manque flagrant de la main-d'oeuvre pendant la période de récolte des olives. Le rendement moyen peut atteindre 39 quintaux à l'hectare sur une superficie d'environ 1.500 ha ciblée par la campagne lancée fin novembre dernier, a indiqué le chef de service organisation et régulation de la production à la DSA. La production attendue augure, selon le même responsable, d'une place telle que celle réalisée l'an dernier où la wilaya a été classée première à l'échelle nationale dans la production d'olives de table et la deuxième dans la production de toutes variétés d'olives. A Mascara, la superficie réservée à cette culture est estimée à 14.700 ha dont 11.000 productifs. Le quart de cette surface est situé dans la région de Sig, a indiqué la même source, signalant l'émergence de nouvelles régions dans la wilaya s'intéressant à l'oléiculture, à la faveur des divers programmes de soutien de l'Etat à travers le Fonds national de développement agricole. Cet appui a permis de planter 7.000 ha d'oliviers à travers plusieurs communes principalement "Oued Taria", "Hachem" et "Tighennif" alimentant les unités de conserveries. Des mesures incitatives, en faveur de cette culture, ont été prises, en particulier, a estimé le même responsable, le soutien de 150 DA pour chaque plantation d'arbuste, l'acquisition des engrais à 20% de leurs prix, le renforcement des réseaux d'irrigation, notamment par le système de goutte à goutte, ainsi que la mise en place de nouvelles unités de conserveries, dont 30 nouvelles ayant bénéficié chacune d'un soutien à hauteur de 4 millions de dinars. Dans le même cadre, la DSA a relevé l'augmentation de la production de l'huile d'olive, qui a atteint 36.000 hectolitres/an, même si l'intérêt des agriculteurs de Mascara et, notamment de la région de Sig, porte sur la production de l'huile de table dont la "Sigoise", connue aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Pour sa part, le président de la chambre d'agriculture de Mascara, M. Larbi Baghfour, s'est félicité de la qualité du produit cette année, l'attribuant à la bonne pluviométrie durant le mois de novembre. Il a relevé, toutefois, des retards dans le cycle d'irrigation. "Les agriculteurs souffrent cette année du manque de main d'£uvre et de son coût élevé. Ils doivent verser 300 DA sur chaque caisse d'olives cueillies en plus d'assurer à leurs travailleurs une prise en charge au cours de leur séjour, en particulier les cueilleurs qui viennent des wilayas limitrophes", a-t-il signalé. A ce propos, M. Baghfour a salué la proposition de l'institut technique des arbres fruitiers concernant la cueillette des olives à l'aide d'une machine, qui, pour le moment, est encore en phase d'expérimentation, pouvant réduire le recours à la main d'£uvre et, par conséquent, baisser les coûts de production. En outre, ce responsable a cité le projet de réhabilitation du périmètre d'irrigation de la plaine de Sig, en cours de réalisation, qui contribuera, une fois livré, à préserver les eaux d'irrigation contre l'évaporation et le détournement de ce liquide précieux. Il a déploré, toutefois, le fait que les agriculteurs n'aient pas été consultés lors de l'élaboration du plan de ce périmètre d'irrigation, "ce qui exclut plus de 20 hectares de terres cultivés d'olives". Saluant les efforts consentis par l'Office national d'irrigation qui a rénové un grand nombre de conduites de l'ancien réseau, M. Baghfour a émis le souhait de voir les prix de d'olive se stabiliser "pour le bien des consommateurs", indiquant que les prix ont doublé par rapport à l'année dernière pour atteindre 100 DA le kilogramme.