Cruel, c'est le qualificatif qui revenait comme une litanie dans le camp algérien, mardi soir à Rustenburg, après l'amère défaite concédée par la sélection nationale face à la Tunisie pour le compte de son premier match en Coupe d'Afrique des Nations qui se déroule en Afrique du Sud. Que ce soit l'entraîneur, les joueurs où les supporters et journalistes présents, les mines étaient renfrognées et le sourire absent. Dépités par la tournure qu'a pris ce match contre une modeste équipe tunisienne, largement à sa portée, les Algériens n'arrivaient pas encore à comprendre 24 h après, ce qui s'est passé pour que l'E.N perde un match largement à sa portée. "C'est cruel et c'est regrettable de perdre un match comme ça" : c'est le sentiment qui revenait le plus souvent dans les discussions d'après match où chacun, à sa manière, tentait de trouver une explication à cet échec que le sélectionneur national n'arrivait pas encore à élucider la veille au moment où il s'exprimait lors de la traditionnelle conférence d'après match. "C'est incroyable de perdre comme ça et mon équipe ne méritait pas de perdre" ne cessait de réitérer Vahid Halilhodzic qui avait une mine abattue et les yeux hagards. Même ses explications paraissaient incohérentes puisque, tantôt il invoquait la réussite, tantôt l'arbitrage qui a privé, selon lui, l'Algérie d'un penalty conséquemment à la faute sur Feghouli, ou encore à cette inefficacité des attaquants alors que les occasions de scorer étaient nombreuses. Ce sentiment d'impuissance du coach national devant l'implacable destin sonnait comme un appel à la compréhension, à l'aide lancé en direction des journalistes algériens envers lesquels il a fréquemment montré une forme d'arrogance. Mais dans des situations aussi dramatiques, l'entraîneur se retrouve souvent seul même si Halilhodzic reconnaîtra implicitement sa responsabilité dans l'échec pour apaiser quelque peu les critiques des médias nationaux. "Peut-être que je suis responsable de la défaite" à répéter par trois fois le coach national lorsqu'il expliquait ses choix tactiques et notamment le risque qu'il a pris en alignant quatre attaquants en fin de rencontre pour tenter de prendre à défaut la défense tunisienne. "je savais que la défense tunisienne encaissait beaucoup de buts en fin de match et je voulais gagner coûte que coûte c'est pour cela que j'ai mis quatre attaquants à 15 minutes de la fin. Je n'ai pas réussi, peut être que je suis responsable de la défaite", a-t-il admis sans évoquer la moindre fois son choix d'aligner trois milieux récupérateurs contre un adversaire aussi modeste. L'espoir persiste Ce sentiment de désillusion baignait les vestiaires algériens et l'ensemble des joueurs ressentaient une profonde amertume au moment où ils s'exprimaient sur les raisons de cet échec. "Il ne faut pas se mentir, c'est une défaite dur à encaisser", dira le capitaine d'équipe Medhi Lacen qui lui aussi avait bien du mal à comprendre ce qui leur est arrivé, lui et ses coéquipiers. "On n'a pas fait un grand match mais on a dominé pratiquement toute la rencontre en se créant beaucoup d'occasions et on se fait cueillir de la sorte en fin de match, c'est impensable", dira le milieu de terrain algérien alors que Sofiane Feghouli évoquera le "manque de réalisme" pour trouver un semblant d'explication et Kadir parlera de "malchance" . Revenant à la réalité, puisque la sélection nationale se retrouve dans une position délicate et que ses chances de qualification ont été quelque peu compromises, Halilhodzic pense fermement que l'espoir existe et qu'il ne faut pas désespérer. "Il reste deux matchs que nous allons jouer à fond et notre espoir c'est notre jeu. Je n'ai pas encore vu une équipe dans cette coupe d'Afrique développer un volume de jeu comme le nôtre et se créer autant d'occasions et c'est ça qui me laisse espérer", soulignera le coach Vahid. Un bémol que partagent l'ensemble des joueurs qui affirment que rien n'est perdu et qu'il faut rester unis dans la défaite et ne pas baisser les bras lors des deux prochains matchs (Togo et côte d'ivoire) car la qualification est possible. "Il faut tirer les enseignements de cet échec, et qu'il faut surtout pas lâcher. Il reste six points en jeu, et ce n'est pas le Togo ou la Côte d'Ivoire qui vont nous faire peur", souligne avec un brin de sérénité Djamel Mesbah le latéral gauche des Verts, précisant que 1⁄2 dos au mur les algériens ont toujours les ressources pour relever les défis".