L'apparition d'atteintes thromboemboliques chez les femmes prenant des pilules contraceptives de troisième génération, n'est pas liée à cette contraception et il est "nécessaire" d'effectuer des recherches d'antécédents thrombotiques chez ces patientes, a indiqué mercredi le Pr Racim Khodja, chef de service en gynécologie-obstétrique à l'hôpital de Bologhine. "Les pilules de troisième génération ne sont pas forcément impliquées dans les problèmes thromboemboliques survenant chez certaines femmes sous cette contraception et il est, donc, nécessaire de faire d'autres investigations pour déterminer l'origine de ces affections", a déclaré à l'APS le Pr Khodja. Les molécules pouvant déclencher des problèmes thromboemboliques (formation de caillots dans les vaisseaux sanguins) chez les femmes sont les œstrogènes et les pilules de troisième génération en contiennent moins que celles de première ou de deuxième génération, a-t-il expliqué, précisant que les pilules de troisième génération sont "faiblement dosées en oestrogène et diminuent les risques de thrombose". Les premières catégories de pilules (1ère et 2ème générations) commercialisées, contiennent des doses plus importantes d'œstrogènes et sont plus susceptibles d'engendrer des problèmes cardiovasculaires. La pilule est une méthode contraceptive hormonale qui modifie les taux d'hormones chez les femmes, empêchant, ainsi, la libération d'ovules par les ovaires. La plupart des pilules associent deux types d'hormones identiques à celles produites par le corps : l'œstrogène et la progestérone. Ce moyen de contraception agit au niveau ovarien par le blocage de l'ovulation, sur l'endomètre par l'atrophie de ce dernier, et au niveau de la glaire cervicale en la rendant imperméable à la réception des spermatozoïdes. Les premières générations de pilules contiennent des concentrations importantes d'œstrogènes et ont des effets secondaires importants, tels la rétention d'eau, prise de poids, saignements, nausées, migraines et problèmes de thromboses. Le Pr Khodja a souligné que les troisième et quatrième générations de pilules ont l'avantage par rapport aux autres catégories de diminuer les effets indésirables, étant donné qu'elles sont moins dosées en œstrogène. Pour lui, il n'y a pas de risque à prescrire ces pilules et il n'y a pas lieu de les retirer du marché. Les médecins doivent faire d'autres explorations chez les patientes sous pilules qui présentent des problèmes de thrombose et étudier les facteurs à risques, a-t-il recommandé.