Les moyens contraceptifs sont sans risque pour la femme, ont signalé des spécialistes lors des 15es Journées de la Société algérienne de fertilité et de la contraception organisées jeudi et vendredi, à l'hôtel El Aurassi. La pilule ne semble pas, selon eux, avoir de lien direct dans la survenue du cancer du sein. Dr Christian Jamin, spécialiste en gynécologie et endocrinologie à l'Hôpital de Paris (France), a souligné que les comprimés contraceptifs préviennent jusqu'à 30% des cancers gynécologiques et à 80% des cancers du sein . Après avoir donné un aperçu sur l'évolution de la pilule contraceptive, qui a aujourd'hui quarante ans, le Dr Jamin a affirmé que des études internationales ont démontré que la pilule protège de la survenue du cancer de l'ovaire ainsi que du cancer de l'endomètre en raison de la diminution des ovulations et des variations hormonales qu'elles impliquent. Il fait référence à l'étude américaine qui est venue contredire le risque lié à l'apparition du cancer du sein. Cette étude a rassuré des milliers de femmes dans le monde. Les résultats ont montré que celles qui avaient pris n'importe quelle pilule ne présentaient pas un risque plus important de développer le cancer du sein. Le Dr Jamin a, par ailleurs, mis l'accent sur le problème de l'arrêt de la contraception chez certaines femmes. Afin d'éviter justement ces épisodes de risque d'oubli de prise de pilule, les recherches sont aujourd'hui orientées vers la fabrication de produits de longue durée d'action. Pour améliorer ce point faible, il est aussi recommandé, selon lui, de choisir des pilules moins dosées et avec moins d'effets secondaires. Il a tenu à préciser qu'il est important d'informer et d'éduquer, afin d'arriver à éviter des grossesses non désirées. « Il est plus dangereux d'être enceinte sans le vouloir que de prendre des contraceptifs avec soins. » De son côté, le président de la Société algérienne de fertilité et de contraception, le Pr Bouzekrini, a déclaré que 65% des Algériennes utilisent des moyens contraceptifs. « L'arsenal thérapeutique en matière de contraception s'est désormais enrichi de nouvelles molécules en Algérie, ce qui a permis aux mères d'espacer leurs grossesses », a-t-il déclaré, avant de signaler que le cancer du col de l'utérus reste « une de nos principales préoccupations. Nous espérons pouvoir combattre ce fléau grâce au dépistage et à la vaccination dont pourront bientôt bénéficier nos jeunes filles à l'instar des 99 pays dans le monde ». Quant à la procréation médicalement assistée dans les structures publiques, le Pr Bouzekrini a affirmé que le premier centre implanté au sein de l'hôpital Parnet, sera bientôt fonctionnel. Trois centres seront prochainement ouverts selon le ministre de la Santé, Amar Tou, qui a présidé l'ouverture des travaux.