Un projet de jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) relatif à la création d'un observatoire des filières agricole et agroalimentaire a été lancé lundi à Alger en présence du ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaissa, et de responsables de la Délégation européenne en Algérie. Ce projet devrait "apporter un appui concret au ministère algérien de l'Agriculture dans la mis en oeuvre de la politique de renouveau agricole et rural", a indiqué l'ambassadeur, chef de la Délégation de l'UE en Algérie M. Marek Skolil. Ce partenariat permettra aussi aux experts algériens "de pouvoir profiter de la très grande expérience acquise par leurs homologues français et italiens", a-t-il ajouté. Cet observatoire, installé au sein de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA), est mis en oeuvre par un consortium constitué par deux pays membre de l'UE, la France et l'Italie. "Ce projet s'inscrit dans le cadre spécifique de l'accord stratégique d'association entre l'UE et l'Algérie dans le secteur de l'agriculture, des forêts et de la pêche", a rappelé M. Skolil. A terme, ce projet devrait être en mesure d'assurer une meilleure connaissance du secteur agricole et agroalimentaire grâce à la collecte de donnés, au meilleur suivi de la dynamique des différentes filières, notamment les filières stratégiques comme les céréales, la pomme de terre et le lait. Ce projet vise aussi "à rendre transparent le fonctionnement du marché à travers la diffusion d'informations sur les prix, et à aider à faciliter la décision publique en matière de régulation des marchés agricoles", a expliqué encore le diplomate européen. D'une durée de 2 ans, ce projet de jumelage est financé à hauteur de 1,2 million d'euros par l'UE. Il fait partie du programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord d'association (P3A-II) entre l'Algérie et l'UE, doté d'une enveloppe de 29 millions d'euros pour une quinzaine de projets de jumelage. Le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Rachid Bassage, a indiqué que ce projet, qui s'ajoute à d'autres en cours dont celui du recensement agricole, "démarre sous de bons auspices" Il a rappelé, à cet effet, les avancées enregistrées par le secteur depuis le lancement de la politique de renouveau agricole et rural en 2008, citant notamment le règlement du problème du foncier, l'organisation des filières agricole et la mobilisation des professionnels. Ce projet de jumelage "vient à un moment important" dans la mise en ouvre de cette politique visant à transformer le secteur agricole en un véritable moteur de la croissance économique nationale. Le ministre a rappelé, par ailleurs, que d'autres projets de partenariat sont en cours citant, entre autres, celui avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) portant sur le renforcement des capacités humaines et celui avec la Banque mondiale visant l'amélioration du système d'information du développement des territoires ruraux. De son côté, l'ambassadeur français à Alger, M. André Parant, a estimé que cet observatoire constituait "une grande importance pour l'agriculture algérienne". "Avec la mise en place de cet observatoire le ministère algérien de l'Agriculture disposera d'un instrument moderne et fiable de collecte de données et de statistiques relatives à ce secteur", a-t-il dit. Il constituera ainsi un "outil particulièrement précieux de pilotage de la politique de renouveau agricole qu'a engagée le ministère", a ajouté le diplomate français.