Le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis ou "groupe Gdeim Izik", qui se déroule devant un tribunal militaire à Rabat, a repris samedi avec l'audition des prévenus, a constaté l'APS. A l'ouverture de cette troisième audience du procès, les accusés, en tenue traditionnelle, ont brandi des "V" de la victoire et chanté l'hymne national sahraoui au moment où, à l'extérieur leurs familles organisaient un rassemblement en scandant des slogans contre leur comparution devant un "tribunal militaire illégitime" et revendiquaient l'ouverture d'une "enquête juste et honnête" sur le démantèlement, le 8 novembre 2010, par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun occupée, au Sahara occidental. Les requêtes préliminaires introduites par les avocats des accusés dans lesquelles ils réclament notamment que le tribunal militaire soit déclaré incompétent dans cette affaire, ont été refusées. Le tribunal a toutefois retenu tous les chefs d'accusation contre les accusés ainsi que la liste, contestée, des témoins présentée par le procureur général. Les prisonniers politiques sahraouis, en détention depuis plus de 27 mois, sont notamment accusés d'"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction". Plus de 20.000 Sahraouis avaient, à l'automne 2010, élu domicile dans le camp de Gdeim Izik où ils avaient dressé quelque 3.000 tentes pour "défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux", avant d'en être délogés par les forces d'occupation marocaines. Des observateurs européens, pour la plupart des magistrats, avocats et militants des droits de l'homme, ainsi que des Eurodéputés, assistent au procès.