La ministre sahraouie de la Culture, Khadidja Hamdi, a dénoncé dimanche à Alger le "black out médiatique" imposé par les autorités marocaines au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis, en cours depuis deux jours à Rabat, le qualifiant d' "illégal" et "injuste". "Il y a un black out médiatique imposé par les autorités marocaines au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis ou +groupe Gdeim Izik+, malgré la présence de parlementaires européens et d'observateurs internationaux interdits d'accès au tribunal ", a affirmé la ministre sahraouie. Regrettant l'absence totale d'informations sur le procès, Khadidja Hamdi a qualifié d' "inadmissible" la "mise à l'écart des médias présents" sur place par les autorités marocaines", laissant ainsi l'opinion internationale et l'opinion publique marocaine dans l'ignorance de ce qui se déroule au tribunal militaire. Ce "premier procès de civils sahraouis devant un tribunal militaire", a été qualifié par la ministre de "contraire au droit international et au droit marocain lui-même", estimant que la décision de traduire des civils devant une juridiction militaire plaçait les "autorités marocaines dans l'impasse". S'exprimant au sortir d'une réunion avec son homologue algérienne, la ministre sahraouie a rappelé que le seul tort des 24 membres du groupe Gdeim Izik est d'avoir dressé un campement à El Ayoun (Sahara occidental) occupée pour "défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux", avant d'en être délogés par les forces d'occupation marocaines et jetés en prison. Ces prisonniers politiques sahraouis, en détention depuis plus de 27 mois, sont notamment accusés d' "atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction". Souhaitant un dénouement heureux par la "libération pure et simple" de ce groupe de prisonniers sahraouis, la ministre sahraouie a, en outre, dénoncé leur longue détention avant la tenue de leur procès, la qualifiant "inacceptable" au 21e siècle". Plusieurs associations internationales de défense des droits de l'homme, des intellectuels et avocats ont réclamé la libération "inconditionnelle" du groupe de Gdeim Izik, dénonçant la comparution de civils devant une juridiction militaire. Pour sa part, Khalida Toumi a appelé les médias a faire écho à ce procès "autant que possible" pour montrer à la face du monde l' "atrocité des pratiques coloniales..." marocaines, au moment même où le peuple sahraoui s'apprête à célébrer le 40ème anniversaire de sa lutte pour le droit à l'autodétermination, a-t-elle rappelé. La visite de la ministre sahraouie en Algérie s'inscrit dans le cadre de l'évaluation de l'accord de coopération, d'échange et de formation dans le domaine de la culture entre l'Algérie et la République arabe sahraoui démocratique (RASD).