Le risque de nouveaux chocs alimentaires au Sahel demeure important, alors que le conflit au Mali a provoqué une grande vague de déplacements dans la région, accablant davantage des communautés qui n'arrivent toujours pas à se remettre des effets de la sécheresse, ont indiqué mercredi les services de l'ONU. Dans une évaluation de la réponse humanitaire apportée depuis un an dans les pays touchés par la crise alimentaire au Sahel, l'ONU a fait savoir que cette aide humanitaire, d'un montant de 1,2 milliard de dollars, apportée depuis une année et destinée à près de 10 millions de personnes dans huit pays de la région, a permis d'éviter une catastrophe humanitaire. Cependant, a-t-elle relevé, des millions de personnes demeurent encore touchées par la sécheresse, dont 1,5 million d'enfants âgés de moins de cinq ans, exposés à des risques de malnutrition aiguë. Sur l'année 2013, environ neuf (9) millions de personnes au Sahel auront encore besoin non seulement d'une aide alimentaire d'urgence, mais aussi de soutien relevant des domaines du développement rural et des programmes nutritifs et éducatifs. Selon les services de l'ONU, bien que les perspectives de récoltes soient à présent encourageantes, le risque de nouveaux chocs demeure important, notamment en raison de l'augmentation des taux de sous-nutrition, des excès du climat, de la dégradation de l'environnement, du manque d'investissement dans le secteur agricole et des prix élevés des denrées alimentaires. Le conflit au Mali a provoqué une grande vague de déplacements dans la région, déracinant un demi-million de personnes et accablant davantage des communautés qui n'arrivent toujours pas à se remettre des effets de la sécheresse, ont-ils ajouté. Pour l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahel, Romano Prodi, ''la stratégie de l'ONU pour le Sahel se focalise sur les populations de la région, que nous voulons aider à éradiquer les causes profondes de l'instabilité, en mettant un accent sur les communautés et groupes marginalisés''. ''Mon rôle consiste à mobiliser les meilleures compétences et toutes les ressources possibles autour des enjeux-clés de développement à long terme qui ont un impact critique sur les peuples de la région'', a-t-il expliqué.