L'affaire de l'assassinat de l'opposant tunisien Chokri Belaid a connu de nouveaux développements après la décision de la porter devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Zied Lakhdhar, l'un des dirigeants du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU) créé par le défunt Chokri Belaid, a déclaré lundi, au cours d'une conférence de presse, qu'il a été décidé de porter l'affaire devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, "pour faire la lumière sur la responsabilité politique et pénale de cet assassinat". Le ministre de l'intérieur avait révélé dans des déclarations à la presse que les services de sécurité étaient parvenus à identifier l'assassin présumé de Chokri Belaid, toujours en fuite, et l'arrestation de quatre complices appartenant à des groupes salafistes radicaux. Zied Lakhdar a ajouté dans sa conférence de presse que la saisine du conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève "n'est pas une forme d'internationalisation de l'affaire puisque celle-ci n'a pas été soumise à la Cour pénale internationale de La Haye". L'affaire de Chokri Belaid, assassiné le 6 février dernier par des inconnus, a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent et a eu des répercussions politiques et juridiques profondes dans tout le pays. Les forces de l'opposition ont toutes dénoncé ce crime qu'elles ont qualifié de "crime politique", alors que de grandes manifestations ont eu lieu à travers la Tunisie, réclamant d'élucider les circonstances, et de découvrir les auteurs, les commanditaires et ceux qui sont derrière ce crime. Les partis de l'opposition ont rejeté la responsabilité de l'assassinat sur " le gouvernement" et demandé la tenue d'un "congrès de salut national", la dissolution des ligues de soutien à la révolution proches du mouvement islamique Ennahda qu'ils considèrent comme étant "le responsable" de la violence qui sévit en Tunisie. Cette nouvelle crise a poussé l'ancien premier ministre Hamadi Jebali à présenter sa démission après l'échec de son initiative de former un Gouvernement de technocrates qui succéderait au Gouvernement de coalition.