Secrétaire général du parti des Patriotes démocrates, Chokri Belaid avait rejoint avec sa formation une coalition de gauche, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place. L'assassinat de Chokri Belaïd n'a pas laissé indifférent, loin s'en faut. Devant l'hôpital du quartier Ennasr de Tunis où la dépouille de Belaïd se trouvait, des centaines de personnes ont manifesté dans la matinée en criant "le peuple veut une nouvelle révolution". "Ghannouchi sale chien", criait le père de la victime, en larmes Le président, Moncef Marzouki, qui était en visite en France, a annulé sa participation au sommet islamique du Caire pour rentrer d'urgence à Tunis, a annoncé la présidence en dénonçant un crime "odieux" visant "à mener le peuple tunisien à la violence", et en appelant "à la retenue". A Paris, le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" ce meurtre qui "prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses et les plus libres" et fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans ce pays."C'est un acte criminel, un acte de terrorisme pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie", a dit le Premier ministre Hamadi Jebali, promettant de tout faire pour retrouver les responsables. "C'est un tournant grave", a-t-il ajouté, en appelant "à ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre". Ennahda a, de son côté, dénoncé "un crime odieux visant à déstabiliser le pays" et son chef Rached Ghannouchi a estimé que ses auteurs "veulent un bain de sang" dans le pays, rejetant toute implication de son parti.Le frère de la victime, Abdelmajid Belaïd, a en revanche accusé "Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner (son) frère", sans étayer cette accusation. Les proches de la victime ont accusé Ennahda d'être responsables du meurtre, alors que les violences politiques et sociales secouent le pays depuis la révolution de 2011 qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. Al Jazeera, pro de la manipulation ! La télé de l'émir du Qatar, comme à son habitude a fait dans la sésinformation, lors de la diffusion des funérailles de Chokri Belaid, elle s'est livrée à une grossière manipulation dénoncée par les médias. "Les téléspectateurs ont pu suivre les milliers de Tunisiens qui versaient leur colère sur le parti Ennahda et son leader Rached Ghanouchi. Ce n'était pas le cas sur Al Jazeera, qui diffusait des images montrant des centaines de manifestants brandissant des drapeaux d'Ennahda et qui scandent des slogans contre l'ex-parti de Ben Ali. Si le journaliste d'Al Jazeera commentait bien les funérailles de Chokri Belaïd, les images ont été tirées des archives et concernaient des rassemblements d'Ennahda" rapporte le quotidien algérien, La nouvelle République. "Al Jazeera en flagrant délit de manipulation médiatique", c'est le titre choisi par une autre journal tunisien qui écrit que "la chaîne satellitaire qatarie a fait, ce vendredi, dans l'excellence. Excellence en matière de manipulation médiatique, bien que tout le monde savait que cette chaîne est passée pro en matière de manipulation au service de sombres agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera, certainement, dans les annales comme un cas d'école. La chaîne a procédé par un jeu trop grossier de montage vidéo, à la superposition des images de deux manifestations à Tunis. (...) Al Jazeera s'est permis de superposer la bande sonore de la manifestation pro-Ennahdha, avec des slogans de circonstance, à la bande vidéo de la gigantesque manifestation anti-Ennahdha et celle des funérailles de feu Chokri Bélaïd, qui a connu une affluence humaine record." Zied Elhéni entendu par le juge d'instruction Un membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Elhéni, a été entendu, lundi 11 février 2013, par le juge d'instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis en tant que témoin dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. L'interrogatoire a porté sur les informations qu'il avait reçu concernant ce crime. M. El héni a été interrogé en présence de quatre membres du comité de défense dans cette affaire. Marches et appels à une grève générale Après la mort de l'opposant, le Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahda, a proposé de dissoudre le gouvernement et de nommer une équipe de technocrates en attendant la tenue d'élections. Le chef du groupe parlementaire Ennahda a rejeté cette annonce de la création d'un gouvernement apolitique. "Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda", a ainsi annoncé Sahbi Atig.Quatre partis politiques ont appelé à une grève générale pour le jour des obsèques de Belaïd, qui auront lieu vendredi après-midi.Les rassemblements de la veille dans plus d'une dizaine de villes avaient été spontanés à la suite du meurtre mercredi matin de Chokri Belaïd tué par balle devant son domicile à Tunis. Les avocats et magistrats observaient une grève jeudi pour dénoncer le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. Les salles d'audience du principal tribunal de Tunis étaient ainsi vides. Une partie de l'oppposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de cet assassinat, ce que les islamistes rejettent. Contre-marche des islamistes... Les islamistes sont descendus samedi à leur tour dans la rue à Tunis au lendemain des obsèques de Chokri Belaïd, dont l'assassinat a provoqué une onde de choc dans le "berceau" du printemps arabe.Quelque 6.000 partisans d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir depuis l'avènement de la "révolution de jasmin" de janvier 2011 et les élections, se sont rassemblés pour manifester leur soutien à Rached Ghannouchi. Le président d'Ennahda avait été la cible, la veille, de slogans hostiles lors des obsèques de Chokri Belaïd, qui ont rassemblé la plus grande foule depuis 2011 et le renversement de l'autocrate Zine ben Ali. "Le peuple veut de nouveau Ennahda !", scandaient les islamistes, brandissant des drapeaux tunisiens et l'emblème du parti en marchant sur le ministère de l'Intérieur en empruntant l'avenue Habib-Bourguiba, la plus grande artère de la capitale."Nous sommes venus pour soutenir la légitimité mais si vous préférez le pouvoir de la rue, regardez la rue aujourd'hui, ce pouvoir, nous l'avons", a déclaré à la foule Lofti Zitoun, un responsable d'Ennahda. La démonstration de force des islamistes était toutefois éclipsée en importance par la marée humaine qui a déferlé la veille dans la capitale et les autres villes du pays pour rendre hommage à Chokri Belaïd et dénoncer le gouvernement dominé par les islamistes. Cette offre, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique qui n'avait pas été consultée au préalable, a été désavouée par le propre parti du Premier ministre.La transition politique s'est révélée relativement moins chaotique en Tunisie que dans d'autres pays comme la Libye et l'Egypte touchés par le "printemps arabe" mais les tensions se sont exacerbées depuis la victoire électorale des islamistes, accusés par les révolutionnaires et les libéraux de rogner petit à petit sur des libertés chèrement acquises. Des mouvements laïques reprochent notamment au gouvernement la mollesse de sa réaction face aux groupes salafistes, partisans d'un islam des origines et qui s'attaquent depuis plusieurs mois aux lieux de culture et de divertissement (salles de cinéma et de théâtre, cafés, ...) et à des particuliers. La Tunisie, ancien protectorat français, est l'un des pays arabes où le statut d'émancipation de la femme est le plus développé grâce à l'action de Habib Bourguiba, qui a régné de 1957 à 1987. Samedi, des manifestants islamistes ont brandi une inscription "Dégage" sur fond de drapeau tricolore en réponse à des propos tenus la veille par le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls. La France doit "soutenir les démocrates" en Tunisie pour que les "valeurs de la 'révolution de jasmin ne soient pas trahies", avait dit le ministre français sur Europe 1 après l'assassinat de Chokri Belaïd. "Il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme (...) doit être évidemment condamné (...), puisqu'on nie cet Etat de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyens, tunisiens, égyptiens se sont battus", avait-il mis en garde. Les laïcs font cause commune avec Ennahda Les membres du "Congrès pour la République" reviennent sur leur décision de quitter le gouvernement et maintiennent leur alliance avec le parti islamiste. Le parti laïc du président Moncef Marzouki a décidé lundi de maintenir son alliance avec les islamistes d'Ennahda et rejeté le gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali contre la volonté de son parti. "Nous avons décidé de geler notre décision de retirer nos ministres du gouvernement, mais si dans une semaine nous ne voyons aucun changement, nous quitterons le gouvernement définitivement", a déclaré le chef du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou, lors d'une conférence de presse. Le CPR réclame le départ de deux ministres de premier plan d'Ennahda, ceux des Affaires étrangères et de la Justice. En revanche, Mohamed Abbou s'est prononcé contre l'initiative du Premier ministre de former un gouvernement de technocrates, rejoignant ainsi la ligne d'Ennahda. "Nous sommes contre un gouvernement de technocrates, car cela permettrait le retour des figures de l'ancien régime" a-t-il affirmé. Le président du conseil de la Choura d' Ennahdha, Fethi Ayadi, a affirmé sur les ondes de shemsfm que le bureau exécutif du parti rejette officiellement l'initiative du chef du gouvernement et secrétaire général d'Ennahdha, Hamadi Jebali, qui avait a annoncé son intention de former un gouvernement de compétences nationales. Les salafistes crient « au loup » Rappelons que, suite à l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre dernier, les Etats-Unis avaient mis tout leur poids dans le jeu. Rafik Abdessalem a été convoqué d'urgence auprès de Hillary Clinton. L'adjointe de celle-ci est venue en personne, quelques jours plus tard, en Tunisie. Des bruits courent, qu'au cours de cette visite, elle aurait présenté les requêtes de son pays concernant les agresseurs de l'ambassade. Ainsi, une liste de quelque 700 à 800 personnes impliquées dans les évènements de l'ambassade a été présentée au gouvernement avec ordre de les arrêter. Ceci sans parler des autres conseils au gouvernement. S'ensuivit alors une vague d'arrestations et d'incarcérations dans les rangs des salafistes. Ceux-ci sont aussitôt montés au créneau. Ils ont multiplié les manifestations : attroupements, déclarations, vidéos d'un genre particulier..., cela a fini par ébranler la troïka, et par là, tout le système. De leur côté, quelques uns des éléments arrêtés dans l'affaire ont crié aux mauvais traitements en prison, à la torture et autres exactions, ils ont même entamé une grève de la faim. Le président de la République a reçu, à Carthage, les éminences de ce courant. Ils lui ont soumis leurs doléances et ils lui ont lancé dans la mêlée leur carte maîtresse, celle de la menace d'attentats. Les résultats ne se sont pas fait attendre : Abou Ayoub, un des éminents salafistes arrêtés au cours de l'affaire de l'ambassade, et incarcéré dans une prison de la capitale, ne se serait pas présenté, vendredi 12 octobre, à l'audience qui lui a été fixée au tribunal. On a même laissé entendre qu'il se serait évadé ? Le porte-parole de la présidence a, à son tour, annoncé sur les ondes d'une radio privée, l'attachement de son département à ce qu'il n'y ait aucun dépassement dans le procès de ces salafistes (entendre par dépassements, les atteintes aux droits et libertés). Secrétaire général du parti des Patriotes démocrates, Chokri Belaid avait rejoint avec sa formation une coalition de gauche, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place. L'assassinat de Chokri Belaïd n'a pas laissé indifférent, loin s'en faut. Devant l'hôpital du quartier Ennasr de Tunis où la dépouille de Belaïd se trouvait, des centaines de personnes ont manifesté dans la matinée en criant "le peuple veut une nouvelle révolution". "Ghannouchi sale chien", criait le père de la victime, en larmes Le président, Moncef Marzouki, qui était en visite en France, a annulé sa participation au sommet islamique du Caire pour rentrer d'urgence à Tunis, a annoncé la présidence en dénonçant un crime "odieux" visant "à mener le peuple tunisien à la violence", et en appelant "à la retenue". A Paris, le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" ce meurtre qui "prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses et les plus libres" et fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans ce pays."C'est un acte criminel, un acte de terrorisme pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie", a dit le Premier ministre Hamadi Jebali, promettant de tout faire pour retrouver les responsables. "C'est un tournant grave", a-t-il ajouté, en appelant "à ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre". Ennahda a, de son côté, dénoncé "un crime odieux visant à déstabiliser le pays" et son chef Rached Ghannouchi a estimé que ses auteurs "veulent un bain de sang" dans le pays, rejetant toute implication de son parti.Le frère de la victime, Abdelmajid Belaïd, a en revanche accusé "Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner (son) frère", sans étayer cette accusation. Les proches de la victime ont accusé Ennahda d'être responsables du meurtre, alors que les violences politiques et sociales secouent le pays depuis la révolution de 2011 qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. Al Jazeera, pro de la manipulation ! La télé de l'émir du Qatar, comme à son habitude a fait dans la sésinformation, lors de la diffusion des funérailles de Chokri Belaid, elle s'est livrée à une grossière manipulation dénoncée par les médias. "Les téléspectateurs ont pu suivre les milliers de Tunisiens qui versaient leur colère sur le parti Ennahda et son leader Rached Ghanouchi. Ce n'était pas le cas sur Al Jazeera, qui diffusait des images montrant des centaines de manifestants brandissant des drapeaux d'Ennahda et qui scandent des slogans contre l'ex-parti de Ben Ali. Si le journaliste d'Al Jazeera commentait bien les funérailles de Chokri Belaïd, les images ont été tirées des archives et concernaient des rassemblements d'Ennahda" rapporte le quotidien algérien, La nouvelle République. "Al Jazeera en flagrant délit de manipulation médiatique", c'est le titre choisi par une autre journal tunisien qui écrit que "la chaîne satellitaire qatarie a fait, ce vendredi, dans l'excellence. Excellence en matière de manipulation médiatique, bien que tout le monde savait que cette chaîne est passée pro en matière de manipulation au service de sombres agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera, certainement, dans les annales comme un cas d'école. La chaîne a procédé par un jeu trop grossier de montage vidéo, à la superposition des images de deux manifestations à Tunis. (...) Al Jazeera s'est permis de superposer la bande sonore de la manifestation pro-Ennahdha, avec des slogans de circonstance, à la bande vidéo de la gigantesque manifestation anti-Ennahdha et celle des funérailles de feu Chokri Bélaïd, qui a connu une affluence humaine record." Zied Elhéni entendu par le juge d'instruction Un membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Elhéni, a été entendu, lundi 11 février 2013, par le juge d'instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis en tant que témoin dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. L'interrogatoire a porté sur les informations qu'il avait reçu concernant ce crime. M. El héni a été interrogé en présence de quatre membres du comité de défense dans cette affaire. Marches et appels à une grève générale Après la mort de l'opposant, le Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahda, a proposé de dissoudre le gouvernement et de nommer une équipe de technocrates en attendant la tenue d'élections. Le chef du groupe parlementaire Ennahda a rejeté cette annonce de la création d'un gouvernement apolitique. "Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda", a ainsi annoncé Sahbi Atig.Quatre partis politiques ont appelé à une grève générale pour le jour des obsèques de Belaïd, qui auront lieu vendredi après-midi.Les rassemblements de la veille dans plus d'une dizaine de villes avaient été spontanés à la suite du meurtre mercredi matin de Chokri Belaïd tué par balle devant son domicile à Tunis. Les avocats et magistrats observaient une grève jeudi pour dénoncer le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. Les salles d'audience du principal tribunal de Tunis étaient ainsi vides. Une partie de l'oppposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de cet assassinat, ce que les islamistes rejettent. Contre-marche des islamistes... Les islamistes sont descendus samedi à leur tour dans la rue à Tunis au lendemain des obsèques de Chokri Belaïd, dont l'assassinat a provoqué une onde de choc dans le "berceau" du printemps arabe.Quelque 6.000 partisans d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir depuis l'avènement de la "révolution de jasmin" de janvier 2011 et les élections, se sont rassemblés pour manifester leur soutien à Rached Ghannouchi. Le président d'Ennahda avait été la cible, la veille, de slogans hostiles lors des obsèques de Chokri Belaïd, qui ont rassemblé la plus grande foule depuis 2011 et le renversement de l'autocrate Zine ben Ali. "Le peuple veut de nouveau Ennahda !", scandaient les islamistes, brandissant des drapeaux tunisiens et l'emblème du parti en marchant sur le ministère de l'Intérieur en empruntant l'avenue Habib-Bourguiba, la plus grande artère de la capitale."Nous sommes venus pour soutenir la légitimité mais si vous préférez le pouvoir de la rue, regardez la rue aujourd'hui, ce pouvoir, nous l'avons", a déclaré à la foule Lofti Zitoun, un responsable d'Ennahda. La démonstration de force des islamistes était toutefois éclipsée en importance par la marée humaine qui a déferlé la veille dans la capitale et les autres villes du pays pour rendre hommage à Chokri Belaïd et dénoncer le gouvernement dominé par les islamistes. Cette offre, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique qui n'avait pas été consultée au préalable, a été désavouée par le propre parti du Premier ministre.La transition politique s'est révélée relativement moins chaotique en Tunisie que dans d'autres pays comme la Libye et l'Egypte touchés par le "printemps arabe" mais les tensions se sont exacerbées depuis la victoire électorale des islamistes, accusés par les révolutionnaires et les libéraux de rogner petit à petit sur des libertés chèrement acquises. Des mouvements laïques reprochent notamment au gouvernement la mollesse de sa réaction face aux groupes salafistes, partisans d'un islam des origines et qui s'attaquent depuis plusieurs mois aux lieux de culture et de divertissement (salles de cinéma et de théâtre, cafés, ...) et à des particuliers. La Tunisie, ancien protectorat français, est l'un des pays arabes où le statut d'émancipation de la femme est le plus développé grâce à l'action de Habib Bourguiba, qui a régné de 1957 à 1987. Samedi, des manifestants islamistes ont brandi une inscription "Dégage" sur fond de drapeau tricolore en réponse à des propos tenus la veille par le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls. La France doit "soutenir les démocrates" en Tunisie pour que les "valeurs de la 'révolution de jasmin ne soient pas trahies", avait dit le ministre français sur Europe 1 après l'assassinat de Chokri Belaïd. "Il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme (...) doit être évidemment condamné (...), puisqu'on nie cet Etat de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyens, tunisiens, égyptiens se sont battus", avait-il mis en garde. Les laïcs font cause commune avec Ennahda Les membres du "Congrès pour la République" reviennent sur leur décision de quitter le gouvernement et maintiennent leur alliance avec le parti islamiste. Le parti laïc du président Moncef Marzouki a décidé lundi de maintenir son alliance avec les islamistes d'Ennahda et rejeté le gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali contre la volonté de son parti. "Nous avons décidé de geler notre décision de retirer nos ministres du gouvernement, mais si dans une semaine nous ne voyons aucun changement, nous quitterons le gouvernement définitivement", a déclaré le chef du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou, lors d'une conférence de presse. Le CPR réclame le départ de deux ministres de premier plan d'Ennahda, ceux des Affaires étrangères et de la Justice. En revanche, Mohamed Abbou s'est prononcé contre l'initiative du Premier ministre de former un gouvernement de technocrates, rejoignant ainsi la ligne d'Ennahda. "Nous sommes contre un gouvernement de technocrates, car cela permettrait le retour des figures de l'ancien régime" a-t-il affirmé. Le président du conseil de la Choura d' Ennahdha, Fethi Ayadi, a affirmé sur les ondes de shemsfm que le bureau exécutif du parti rejette officiellement l'initiative du chef du gouvernement et secrétaire général d'Ennahdha, Hamadi Jebali, qui avait a annoncé son intention de former un gouvernement de compétences nationales. Les salafistes crient « au loup » Rappelons que, suite à l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre dernier, les Etats-Unis avaient mis tout leur poids dans le jeu. Rafik Abdessalem a été convoqué d'urgence auprès de Hillary Clinton. L'adjointe de celle-ci est venue en personne, quelques jours plus tard, en Tunisie. Des bruits courent, qu'au cours de cette visite, elle aurait présenté les requêtes de son pays concernant les agresseurs de l'ambassade. Ainsi, une liste de quelque 700 à 800 personnes impliquées dans les évènements de l'ambassade a été présentée au gouvernement avec ordre de les arrêter. Ceci sans parler des autres conseils au gouvernement. S'ensuivit alors une vague d'arrestations et d'incarcérations dans les rangs des salafistes. Ceux-ci sont aussitôt montés au créneau. Ils ont multiplié les manifestations : attroupements, déclarations, vidéos d'un genre particulier..., cela a fini par ébranler la troïka, et par là, tout le système. De leur côté, quelques uns des éléments arrêtés dans l'affaire ont crié aux mauvais traitements en prison, à la torture et autres exactions, ils ont même entamé une grève de la faim. Le président de la République a reçu, à Carthage, les éminences de ce courant. Ils lui ont soumis leurs doléances et ils lui ont lancé dans la mêlée leur carte maîtresse, celle de la menace d'attentats. Les résultats ne se sont pas fait attendre : Abou Ayoub, un des éminents salafistes arrêtés au cours de l'affaire de l'ambassade, et incarcéré dans une prison de la capitale, ne se serait pas présenté, vendredi 12 octobre, à l'audience qui lui a été fixée au tribunal. On a même laissé entendre qu'il se serait évadé ? Le porte-parole de la présidence a, à son tour, annoncé sur les ondes d'une radio privée, l'attachement de son département à ce qu'il n'y ait aucun dépassement dans le procès de ces salafistes (entendre par dépassements, les atteintes aux droits et libertés). Secrétaire général du parti des Patriotes démocrates, Chokri Belaid avait rejoint avec sa formation une coalition de gauche, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place. L'assassinat de Chokri Belaïd n'a pas laissé indifférent, loin s'en faut. Devant l'hôpital du quartier Ennasr de Tunis où la dépouille de Belaïd se trouvait, des centaines de personnes ont manifesté dans la matinée en criant "le peuple veut une nouvelle révolution". "Ghannouchi sale chien", criait le père de la victime, en larmes Le président, Moncef Marzouki, qui était en visite en France, a annulé sa participation au sommet islamique du Caire pour rentrer d'urgence à Tunis, a annoncé la présidence en dénonçant un crime "odieux" visant "à mener le peuple tunisien à la violence", et en appelant "à la retenue". A Paris, le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" ce meurtre qui "prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses et les plus libres" et fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans ce pays."C'est un acte criminel, un acte de terrorisme pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie", a dit le Premier ministre Hamadi Jebali, promettant de tout faire pour retrouver les responsables. "C'est un tournant grave", a-t-il ajouté, en appelant "à ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre". Ennahda a, de son côté, dénoncé "un crime odieux visant à déstabiliser le pays" et son chef Rached Ghannouchi a estimé que ses auteurs "veulent un bain de sang" dans le pays, rejetant toute implication de son parti.Le frère de la victime, Abdelmajid Belaïd, a en revanche accusé "Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner (son) frère", sans étayer cette accusation. Les proches de la victime ont accusé Ennahda d'être responsables du meurtre, alors que les violences politiques et sociales secouent le pays depuis la révolution de 2011 qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. Al Jazeera, pro de la manipulation ! La télé de l'émir du Qatar, comme à son habitude a fait dans la sésinformation, lors de la diffusion des funérailles de Chokri Belaid, elle s'est livrée à une grossière manipulation dénoncée par les médias. "Les téléspectateurs ont pu suivre les milliers de Tunisiens qui versaient leur colère sur le parti Ennahda et son leader Rached Ghanouchi. Ce n'était pas le cas sur Al Jazeera, qui diffusait des images montrant des centaines de manifestants brandissant des drapeaux d'Ennahda et qui scandent des slogans contre l'ex-parti de Ben Ali. Si le journaliste d'Al Jazeera commentait bien les funérailles de Chokri Belaïd, les images ont été tirées des archives et concernaient des rassemblements d'Ennahda" rapporte le quotidien algérien, La nouvelle République. "Al Jazeera en flagrant délit de manipulation médiatique", c'est le titre choisi par une autre journal tunisien qui écrit que "la chaîne satellitaire qatarie a fait, ce vendredi, dans l'excellence. Excellence en matière de manipulation médiatique, bien que tout le monde savait que cette chaîne est passée pro en matière de manipulation au service de sombres agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera, certainement, dans les annales comme un cas d'école. La chaîne a procédé par un jeu trop grossier de montage vidéo, à la superposition des images de deux manifestations à Tunis. (...) Al Jazeera s'est permis de superposer la bande sonore de la manifestation pro-Ennahdha, avec des slogans de circonstance, à la bande vidéo de la gigantesque manifestation anti-Ennahdha et celle des funérailles de feu Chokri Bélaïd, qui a connu une affluence humaine record." Zied Elhéni entendu par le juge d'instruction Un membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Elhéni, a été entendu, lundi 11 février 2013, par le juge d'instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis en tant que témoin dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. L'interrogatoire a porté sur les informations qu'il avait reçu concernant ce crime. M. El héni a été interrogé en présence de quatre membres du comité de défense dans cette affaire. Marches et appels à une grève générale Après la mort de l'opposant, le Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahda, a proposé de dissoudre le gouvernement et de nommer une équipe de technocrates en attendant la tenue d'élections. Le chef du groupe parlementaire Ennahda a rejeté cette annonce de la création d'un gouvernement apolitique. "Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda", a ainsi annoncé Sahbi Atig.Quatre partis politiques ont appelé à une grève générale pour le jour des obsèques de Belaïd, qui auront lieu vendredi après-midi.Les rassemblements de la veille dans plus d'une dizaine de villes avaient été spontanés à la suite du meurtre mercredi matin de Chokri Belaïd tué par balle devant son domicile à Tunis. Les avocats et magistrats observaient une grève jeudi pour dénoncer le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. Les salles d'audience du principal tribunal de Tunis étaient ainsi vides. Une partie de l'oppposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de cet assassinat, ce que les islamistes rejettent. Contre-marche des islamistes... Les islamistes sont descendus samedi à leur tour dans la rue à Tunis au lendemain des obsèques de Chokri Belaïd, dont l'assassinat a provoqué une onde de choc dans le "berceau" du printemps arabe.Quelque 6.000 partisans d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir depuis l'avènement de la "révolution de jasmin" de janvier 2011 et les élections, se sont rassemblés pour manifester leur soutien à Rached Ghannouchi. Le président d'Ennahda avait été la cible, la veille, de slogans hostiles lors des obsèques de Chokri Belaïd, qui ont rassemblé la plus grande foule depuis 2011 et le renversement de l'autocrate Zine ben Ali. "Le peuple veut de nouveau Ennahda !", scandaient les islamistes, brandissant des drapeaux tunisiens et l'emblème du parti en marchant sur le ministère de l'Intérieur en empruntant l'avenue Habib-Bourguiba, la plus grande artère de la capitale."Nous sommes venus pour soutenir la légitimité mais si vous préférez le pouvoir de la rue, regardez la rue aujourd'hui, ce pouvoir, nous l'avons", a déclaré à la foule Lofti Zitoun, un responsable d'Ennahda. La démonstration de force des islamistes était toutefois éclipsée en importance par la marée humaine qui a déferlé la veille dans la capitale et les autres villes du pays pour rendre hommage à Chokri Belaïd et dénoncer le gouvernement dominé par les islamistes. Cette offre, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique qui n'avait pas été consultée au préalable, a été désavouée par le propre parti du Premier ministre.La transition politique s'est révélée relativement moins chaotique en Tunisie que dans d'autres pays comme la Libye et l'Egypte touchés par le "printemps arabe" mais les tensions se sont exacerbées depuis la victoire électorale des islamistes, accusés par les révolutionnaires et les libéraux de rogner petit à petit sur des libertés chèrement acquises. Des mouvements laïques reprochent notamment au gouvernement la mollesse de sa réaction face aux groupes salafistes, partisans d'un islam des origines et qui s'attaquent depuis plusieurs mois aux lieux de culture et de divertissement (salles de cinéma et de théâtre, cafés, ...) et à des particuliers. La Tunisie, ancien protectorat français, est l'un des pays arabes où le statut d'émancipation de la femme est le plus développé grâce à l'action de Habib Bourguiba, qui a régné de 1957 à 1987. Samedi, des manifestants islamistes ont brandi une inscription "Dégage" sur fond de drapeau tricolore en réponse à des propos tenus la veille par le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls. La France doit "soutenir les démocrates" en Tunisie pour que les "valeurs de la 'révolution de jasmin ne soient pas trahies", avait dit le ministre français sur Europe 1 après l'assassinat de Chokri Belaïd. "Il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme (...) doit être évidemment condamné (...), puisqu'on nie cet Etat de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyens, tunisiens, égyptiens se sont battus", avait-il mis en garde. Les laïcs font cause commune avec Ennahda Les membres du "Congrès pour la République" reviennent sur leur décision de quitter le gouvernement et maintiennent leur alliance avec le parti islamiste. Le parti laïc du président Moncef Marzouki a décidé lundi de maintenir son alliance avec les islamistes d'Ennahda et rejeté le gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali contre la volonté de son parti. "Nous avons décidé de geler notre décision de retirer nos ministres du gouvernement, mais si dans une semaine nous ne voyons aucun changement, nous quitterons le gouvernement définitivement", a déclaré le chef du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou, lors d'une conférence de presse. Le CPR réclame le départ de deux ministres de premier plan d'Ennahda, ceux des Affaires étrangères et de la Justice. En revanche, Mohamed Abbou s'est prononcé contre l'initiative du Premier ministre de former un gouvernement de technocrates, rejoignant ainsi la ligne d'Ennahda. "Nous sommes contre un gouvernement de technocrates, car cela permettrait le retour des figures de l'ancien régime" a-t-il affirmé. Le président du conseil de la Choura d' Ennahdha, Fethi Ayadi, a affirmé sur les ondes de shemsfm que le bureau exécutif du parti rejette officiellement l'initiative du chef du gouvernement et secrétaire général d'Ennahdha, Hamadi Jebali, qui avait a annoncé son intention de former un gouvernement de compétences nationales. Les salafistes crient « au loup » Rappelons que, suite à l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre dernier, les Etats-Unis avaient mis tout leur poids dans le jeu. Rafik Abdessalem a été convoqué d'urgence auprès de Hillary Clinton. L'adjointe de celle-ci est venue en personne, quelques jours plus tard, en Tunisie. Des bruits courent, qu'au cours de cette visite, elle aurait présenté les requêtes de son pays concernant les agresseurs de l'ambassade. Ainsi, une liste de quelque 700 à 800 personnes impliquées dans les évènements de l'ambassade a été présentée au gouvernement avec ordre de les arrêter. Ceci sans parler des autres conseils au gouvernement. S'ensuivit alors une vague d'arrestations et d'incarcérations dans les rangs des salafistes. Ceux-ci sont aussitôt montés au créneau. Ils ont multiplié les manifestations : attroupements, déclarations, vidéos d'un genre particulier..., cela a fini par ébranler la troïka, et par là, tout le système. De leur côté, quelques uns des éléments arrêtés dans l'affaire ont crié aux mauvais traitements en prison, à la torture et autres exactions, ils ont même entamé une grève de la faim. Le président de la République a reçu, à Carthage, les éminences de ce courant. Ils lui ont soumis leurs doléances et ils lui ont lancé dans la mêlée leur carte maîtresse, celle de la menace d'attentats. Les résultats ne se sont pas fait attendre : Abou Ayoub, un des éminents salafistes arrêtés au cours de l'affaire de l'ambassade, et incarcéré dans une prison de la capitale, ne se serait pas présenté, vendredi 12 octobre, à l'audience qui lui a été fixée au tribunal. On a même laissé entendre qu'il se serait évadé ? Le porte-parole de la présidence a, à son tour, annoncé sur les ondes d'une radio privée, l'attachement de son département à ce qu'il n'y ait aucun dépassement dans le procès de ces salafistes (entendre par dépassements, les atteintes aux droits et libertés). Protéger les acquis de la révolution Olfa Youssef : « L'engagement de tous s'impose » Olfa Youssef, a indiqué sur un plateau TV, qu'elle vient de rejoindre le parti Nidaa Tounes.Elle a assuré qu'elle avait toujours refusé d'être active au sein d'un parti politique. Mais, pour elle, la situation actuelle du pays, impose à tout le monde de « s'engager ». Mohamed Abbou : « BCE pousse au chaos en appelant à dissoudre l'ANC » Le secrétaire général du CPR, Mohamed Abbou, a déclaré au cours d'une conférence de presse organisée, lundi dernier, que le président de Nidaa Tounes, Béji Caeid Essebsi pousse au chaos en appelant à dissoudre l'Assemblée nationale constituante. Kamel Morjane : « Ennahdha devrait suivre Hamadi Jebali » ! Kamel Morjane, le président du parti Al Moubedra a déclaré sur les ondes de Mosaïque FM, que l'initiative du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, de former un gouvernement de technocrates, doit être soutenue surtout par le mouvement Ennahdha pour éviter toute nouvelle crise dans le pays. Secrétaire général du parti des Patriotes démocrates, Chokri Belaid avait rejoint avec sa formation une coalition de gauche, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place. L'assassinat de Chokri Belaïd n'a pas laissé indifférent, loin s'en faut. Devant l'hôpital du quartier Ennasr de Tunis où la dépouille de Belaïd se trouvait, des centaines de personnes ont manifesté dans la matinée en criant "le peuple veut une nouvelle révolution". "Ghannouchi sale chien", criait le père de la victime, en larmes Le président, Moncef Marzouki, qui était en visite en France, a annulé sa participation au sommet islamique du Caire pour rentrer d'urgence à Tunis, a annoncé la présidence en dénonçant un crime "odieux" visant "à mener le peuple tunisien à la violence", et en appelant "à la retenue". A Paris, le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" ce meurtre qui "prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses et les plus libres" et fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans ce pays."C'est un acte criminel, un acte de terrorisme pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie", a dit le Premier ministre Hamadi Jebali, promettant de tout faire pour retrouver les responsables. "C'est un tournant grave", a-t-il ajouté, en appelant "à ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre". Ennahda a, de son côté, dénoncé "un crime odieux visant à déstabiliser le pays" et son chef Rached Ghannouchi a estimé que ses auteurs "veulent un bain de sang" dans le pays, rejetant toute implication de son parti.Le frère de la victime, Abdelmajid Belaïd, a en revanche accusé "Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner (son) frère", sans étayer cette accusation. Les proches de la victime ont accusé Ennahda d'être responsables du meurtre, alors que les violences politiques et sociales secouent le pays depuis la révolution de 2011 qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. Al Jazeera, pro de la manipulation ! La télé de l'émir du Qatar, comme à son habitude a fait dans la sésinformation, lors de la diffusion des funérailles de Chokri Belaid, elle s'est livrée à une grossière manipulation dénoncée par les médias. "Les téléspectateurs ont pu suivre les milliers de Tunisiens qui versaient leur colère sur le parti Ennahda et son leader Rached Ghanouchi. Ce n'était pas le cas sur Al Jazeera, qui diffusait des images montrant des centaines de manifestants brandissant des drapeaux d'Ennahda et qui scandent des slogans contre l'ex-parti de Ben Ali. Si le journaliste d'Al Jazeera commentait bien les funérailles de Chokri Belaïd, les images ont été tirées des archives et concernaient des rassemblements d'Ennahda" rapporte le quotidien algérien, La nouvelle République. "Al Jazeera en flagrant délit de manipulation médiatique", c'est le titre choisi par une autre journal tunisien qui écrit que "la chaîne satellitaire qatarie a fait, ce vendredi, dans l'excellence. Excellence en matière de manipulation médiatique, bien que tout le monde savait que cette chaîne est passée pro en matière de manipulation au service de sombres agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera, certainement, dans les annales comme un cas d'école. La chaîne a procédé par un jeu trop grossier de montage vidéo, à la superposition des images de deux manifestations à Tunis. (...) Al Jazeera s'est permis de superposer la bande sonore de la manifestation pro-Ennahdha, avec des slogans de circonstance, à la bande vidéo de la gigantesque manifestation anti-Ennahdha et celle des funérailles de feu Chokri Bélaïd, qui a connu une affluence humaine record." Zied Elhéni entendu par le juge d'instruction Un membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Elhéni, a été entendu, lundi 11 février 2013, par le juge d'instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis en tant que témoin dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. L'interrogatoire a porté sur les informations qu'il avait reçu concernant ce crime. M. El héni a été interrogé en présence de quatre membres du comité de défense dans cette affaire. Marches et appels à une grève générale Après la mort de l'opposant, le Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahda, a proposé de dissoudre le gouvernement et de nommer une équipe de technocrates en attendant la tenue d'élections. Le chef du groupe parlementaire Ennahda a rejeté cette annonce de la création d'un gouvernement apolitique. "Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda", a ainsi annoncé Sahbi Atig.Quatre partis politiques ont appelé à une grève générale pour le jour des obsèques de Belaïd, qui auront lieu vendredi après-midi.Les rassemblements de la veille dans plus d'une dizaine de villes avaient été spontanés à la suite du meurtre mercredi matin de Chokri Belaïd tué par balle devant son domicile à Tunis. Les avocats et magistrats observaient une grève jeudi pour dénoncer le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. Les salles d'audience du principal tribunal de Tunis étaient ainsi vides. Une partie de l'oppposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de cet assassinat, ce que les islamistes rejettent. Contre-marche des islamistes... Les islamistes sont descendus samedi à leur tour dans la rue à Tunis au lendemain des obsèques de Chokri Belaïd, dont l'assassinat a provoqué une onde de choc dans le "berceau" du printemps arabe.Quelque 6.000 partisans d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir depuis l'avènement de la "révolution de jasmin" de janvier 2011 et les élections, se sont rassemblés pour manifester leur soutien à Rached Ghannouchi. Le président d'Ennahda avait été la cible, la veille, de slogans hostiles lors des obsèques de Chokri Belaïd, qui ont rassemblé la plus grande foule depuis 2011 et le renversement de l'autocrate Zine ben Ali. "Le peuple veut de nouveau Ennahda !", scandaient les islamistes, brandissant des drapeaux tunisiens et l'emblème du parti en marchant sur le ministère de l'Intérieur en empruntant l'avenue Habib-Bourguiba, la plus grande artère de la capitale."Nous sommes venus pour soutenir la légitimité mais si vous préférez le pouvoir de la rue, regardez la rue aujourd'hui, ce pouvoir, nous l'avons", a déclaré à la foule Lofti Zitoun, un responsable d'Ennahda. La démonstration de force des islamistes était toutefois éclipsée en importance par la marée humaine qui a déferlé la veille dans la capitale et les autres villes du pays pour rendre hommage à Chokri Belaïd et dénoncer le gouvernement dominé par les islamistes. Cette offre, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique qui n'avait pas été consultée au préalable, a été désavouée par le propre parti du Premier ministre.La transition politique s'est révélée relativement moins chaotique en Tunisie que dans d'autres pays comme la Libye et l'Egypte touchés par le "printemps arabe" mais les tensions se sont exacerbées depuis la victoire électorale des islamistes, accusés par les révolutionnaires et les libéraux de rogner petit à petit sur des libertés chèrement acquises. Des mouvements laïques reprochent notamment au gouvernement la mollesse de sa réaction face aux groupes salafistes, partisans d'un islam des origines et qui s'attaquent depuis plusieurs mois aux lieux de culture et de divertissement (salles de cinéma et de théâtre, cafés, ...) et à des particuliers. La Tunisie, ancien protectorat français, est l'un des pays arabes où le statut d'émancipation de la femme est le plus développé grâce à l'action de Habib Bourguiba, qui a régné de 1957 à 1987. Samedi, des manifestants islamistes ont brandi une inscription "Dégage" sur fond de drapeau tricolore en réponse à des propos tenus la veille par le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls. La France doit "soutenir les démocrates" en Tunisie pour que les "valeurs de la 'révolution de jasmin ne soient pas trahies", avait dit le ministre français sur Europe 1 après l'assassinat de Chokri Belaïd. "Il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme (...) doit être évidemment condamné (...), puisqu'on nie cet Etat de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyens, tunisiens, égyptiens se sont battus", avait-il mis en garde. Les laïcs font cause commune avec Ennahda Les membres du "Congrès pour la République" reviennent sur leur décision de quitter le gouvernement et maintiennent leur alliance avec le parti islamiste. Le parti laïc du président Moncef Marzouki a décidé lundi de maintenir son alliance avec les islamistes d'Ennahda et rejeté le gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali contre la volonté de son parti. "Nous avons décidé de geler notre décision de retirer nos ministres du gouvernement, mais si dans une semaine nous ne voyons aucun changement, nous quitterons le gouvernement définitivement", a déclaré le chef du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou, lors d'une conférence de presse. Le CPR réclame le départ de deux ministres de premier plan d'Ennahda, ceux des Affaires étrangères et de la Justice. En revanche, Mohamed Abbou s'est prononcé contre l'initiative du Premier ministre de former un gouvernement de technocrates, rejoignant ainsi la ligne d'Ennahda. "Nous sommes contre un gouvernement de technocrates, car cela permettrait le retour des figures de l'ancien régime" a-t-il affirmé. Le président du conseil de la Choura d' Ennahdha, Fethi Ayadi, a affirmé sur les ondes de shemsfm que le bureau exécutif du parti rejette officiellement l'initiative du chef du gouvernement et secrétaire général d'Ennahdha, Hamadi Jebali, qui avait a annoncé son intention de former un gouvernement de compétences nationales. Les salafistes crient « au loup » Rappelons que, suite à l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre dernier, les Etats-Unis avaient mis tout leur poids dans le jeu. Rafik Abdessalem a été convoqué d'urgence auprès de Hillary Clinton. L'adjointe de celle-ci est venue en personne, quelques jours plus tard, en Tunisie. Des bruits courent, qu'au cours de cette visite, elle aurait présenté les requêtes de son pays concernant les agresseurs de l'ambassade. Ainsi, une liste de quelque 700 à 800 personnes impliquées dans les évènements de l'ambassade a été présentée au gouvernement avec ordre de les arrêter. Ceci sans parler des autres conseils au gouvernement. S'ensuivit alors une vague d'arrestations et d'incarcérations dans les rangs des salafistes. Ceux-ci sont aussitôt montés au créneau. Ils ont multiplié les manifestations : attroupements, déclarations, vidéos d'un genre particulier..., cela a fini par ébranler la troïka, et par là, tout le système. De leur côté, quelques uns des éléments arrêtés dans l'affaire ont crié aux mauvais traitements en prison, à la torture et autres exactions, ils ont même entamé une grève de la faim. Le président de la République a reçu, à Carthage, les éminences de ce courant. Ils lui ont soumis leurs doléances et ils lui ont lancé dans la mêlée leur carte maîtresse, celle de la menace d'attentats. Les résultats ne se sont pas fait attendre : Abou Ayoub, un des éminents salafistes arrêtés au cours de l'affaire de l'ambassade, et incarcéré dans une prison de la capitale, ne se serait pas présenté, vendredi 12 octobre, à l'audience qui lui a été fixée au tribunal. On a même laissé entendre qu'il se serait évadé ? Le porte-parole de la présidence a, à son tour, annoncé sur les ondes d'une radio privée, l'attachement de son département à ce qu'il n'y ait aucun dépassement dans le procès de ces salafistes (entendre par dépassements, les atteintes aux droits et libertés). Protéger les acquis de la révolution Olfa Youssef : « L'engagement de tous s'impose » Olfa Youssef, a indiqué sur un plateau TV, qu'elle vient de rejoindre le parti Nidaa Tounes.Elle a assuré qu'elle avait toujours refusé d'être active au sein d'un parti politique. Mais, pour elle, la situation actuelle du pays, impose à tout le monde de « s'engager ». Mohamed Abbou : « BCE pousse au chaos en appelant à dissoudre l'ANC » Le secrétaire général du CPR, Mohamed Abbou, a déclaré au cours d'une conférence de presse organisée, lundi dernier, que le président de Nidaa Tounes, Béji Caeid Essebsi pousse au chaos en appelant à dissoudre l'Assemblée nationale constituante. Kamel Morjane : « Ennahdha devrait suivre Hamadi Jebali » ! Kamel Morjane, le président du parti Al Moubedra a déclaré sur les ondes de Mosaïque FM, que l'initiative du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, de former un gouvernement de technocrates, doit être soutenue surtout par le mouvement Ennahdha pour éviter toute nouvelle crise dans le pays.