Le projet de loi portant Code de l'enfant a été réactivé et se trouve actuellement entre les mains des services du ministère de la Justice, a déclaré, lundi à Constantine, le secrétaire général de la Commission nationale consultative de promotion et de protection de droits de l'homme (CNCPPDH), Abdelouahab Merdjana. Intervenant en marge d'une rencontre portant sur "la vente des enfants et leur exploitation sexuelle" initiée à l'université de Constantine par la CNCPPDH, en présence de membres de l'Institut de Genève pour les droits de l'Homme, M. Merdjana a affirmé que ce projet de loi "permet la mise en place d'un mécanisme de protection des enfants contre la violence, la maltraitance, les sévices corporels et psychiques et la négligence". Le même responsable a indiqué que la CNCPPDH œuvre à mettre en place, avec les instances concernées, "un observatoire des droits de l'enfant" comme outil destiné à "servir au mieux les intérêts de l'enfant tout en préservant ses droits". Il a estimé, dans ce sillage, que les "droits de l'Homme dans leur concept général demeurent une culture à inculquer à toute société aspirant au développement". Affirmant qu'un cas, même isolé, de vente ou de sévices sur un enfant constitue un "précédent" qui doit interpeller la justice, la société civile et les instances des droits de l'Homme, M. Merdjana a souligné que la rencontre sur le thème de la vente et l'exploitation sexuelle des enfants, parrainée par l'Institut de Genève pour les droits de l'Homme, est le début d'une série de rencontres dont l'objectif principal est de "décentraliser" la formation autour des mécanismes et de suivi de la mise en œuvre des droits de l'Homme. Il s'agit, selon lui, de faire profiter de cette formation "d'autres wilayas, en dehors de la capitale, en faisant participer aux débats des juristes et les parties impliquées dans les droits de l'Homme dans les régions concernées". La rencontre, tenue au campus Tidjani-Haddam, a été l'occasion pour Abdelkader Nezzar, directeur exécutif à l'Institut de Genève pour les droits de l'Homme, d'évoquer "le rôle des universités dans l'apprentissage de tout ce qui a trait aux droits de l'Homme", et "l'apport primordial des mosquées et des zaouias dans la promotion des droits de tout un chacun". M. Nezzar a également appelé à initier des réflexions autour de la prédominance des droits de l'Homme internationaux, et encouragé le parrainage des masters en droit de l'Homme, en tant qu'"autre voie" pour s'imprégner davantage des libertés et des droits fondamentaux inhérents à tout être humain.