Des experts algériens et français se sont réunis, mardi à Alger, pour débattre de l'agro-écologie et jeter les bases d'une coopération algéro-française dans le domaine de l'agriculture durable. Dans un atelier algéro-français sur "l'agro-écologie : une voie d'avenir", des experts algériens et français ont présenté leurs approches et expériences en matière d'agriculture durable pour essayer de répondre à la problématique : comment produire plus et mieux ?. La notion d'agro-écologie est apparue depuis 20 ans avec l'émergence de la question environnementale. Présent à cette rencontre, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a souligné que cet atelier marquait le "début d'un processus qui pourra aider les deux parties à construire une coopération structurée et bénéfique". "Vous allez nous donner les éléments nécessaires pour construire l'agriculture de l'avenir au niveau des deux rives de la Méditerranée", a-t-il dit aux experts. L'Algérie veut faire de son retard, en matière de faible utilisation de produits chimiques et phytosanitaires, un atout pour la mise en place de nouveaux systèmes de production qui peuvent assurer une double performance économique et environnementale. "Nous sommes en train de construire l'agriculture de demain qui pourrait trouver un équilibre entre le respect de l'environnement et l'intérêt économique des agriculteurs et des populations", a expliqué le ministre. Cette coopération algéro-française dans le domaine de l'agro-écologie permettra à l'Algérie de bénéficier des expériences menées par d'autres pays dont la France et éviter les erreurs commises par le passé en matière d'utilisation d'engrais et de pesticides, selon le directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique (INRAA), Foued Chehat. "Les expériences et les recherches engagées dans les autres pays en vue de faire de l'agriculture intensive et raisonnée peuvent profiter aux Algériens", a-t-il dit. Il s'agit aussi de mettre au point des variétés plus adaptées aux nouvelles conditions de sécheresse, de stress hydrique et d'apparition de maladies sous l'effet des changements climatiques, selon M. Chehat. En France, des politiques publiques d'innovation et de nouvelles pratiques sur la question de l'agriculture écologique sont actuellement en débat. "Le gouvernement français est en train de repérer les expériences nouvelles qui émergent dans le pays autour de cette question", selon Bertrand Hervieu, vice-président du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux. "Nous faisons confiance aux agriculteurs et aux producteurs pour trouver, avec les chercheurs, les innovations les plus adaptées au développement d'une agriculture écologique, c'est à dire, trouver les meilleures façons de produire dans des écosystèmes fragiles", a-t-il expliqué. Cet atelier devrait aboutir à la mise en place d'une dynamique d'échanges et de concertation entre agriculteurs, chercheurs et responsables politiques des deux payse et monter ensemble des actions dans la formation et la recherche, a indiqué cet expert.