M. Ferroukhi, secrétaire général au ministère de l'Agriculture. Connue pour son important potentiel agricole, des conditions agro-écologiques favorables, l'inexistence d'un grand marché de proximité et surtout devant une urbanisation effrénée rongeant les terres agricoles, la Mitidja, s'étendant sur 140.000 hectares, doit être réhabilitée. C'est l'objectif visé par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui a initié hier, à l'INRA (Institut national de la recherche agronomique d'Algérie), la première d'une série de rencontres, pour y parvenir. Les participants représentant le ministère de l'Agriculture, d'autres institutions de l'Etat ainsi que les agriculteurs se sont constitués en cinq ateliers, à l'effet de dégager une stratégie pouvant constituer une feuille de route, guidant l'administration dans l'accompagnement et le soutien des différents acteurs, les agriculteurs en premier lieu. Ouvrant les travaux de cette première rencontre du genre, le secrétaire général au ministère de l'Agriculture, M. Sid Ahmed Ferroukhi, a souligné que « considérée comme zone perdue, la Mitidja doit être réhabilitée pour qu'elle produise les cultures pour lesquelles elle était réputée pour la qualité et la quantité des toutes ses récoltes. Telles les cultures maraîchères, l'agrumiculture et l'arboriculture fruitière, les grandes cultures et l'élevage». Ce sont d'ailleurs les thèmes retenus au niveau des ateliers, en plus des ateliers thématiques portant développement durable en zones de piémonts et de montagne et sol-eau et climat. Le représentant du ministère estime que la densité de la population au niveau des cinq wilayas de la Mitidja fait de cette zone le plus grand centre de consommation. Comptant près de 4 millions de consommateurs, cette région n'arrive plus, en termes de production, à satisfaire tous les besoins, d'où la nécessité de lui restituer sa vocation d'antan. Celle de produire en quantités suffisantes pour couvrir la demande, soit en lait, céréales ou autres produits comme les fruits et légumes. La politique du renouveau rural s'inscrit dans cette optique d'autant plus que les projets intégrés, inscrits au titre de ce quinquennat, profitent à l'ensemble des acteurs, les agriculteurs en particulier. «Nous sommes arrivés à la limite dans l'approche individuelle», a souligné M. Ferroukhi. Pour cette première expérience, M. Ferroukhi rappelle que la réhabilitation de la Mitidja implique aussi bien l'administration que les agriculteurs. «On ne peut pas développer une région à contre courant de ce que veulent les principaux acteurs. C'est pour cette raison qu'il est temps de trouver des consensus à même d'accompagner les acteurs», a précisé M. Ferroukhi. Il estime que cette mission n'incombe pas seulement au ministère de tutelle. Chaque région a sa spécificité. «Nous mobilisons tout ce que nous avons comme capacités techniques, administratives et moyens de soutien pour pouvoir booster le projet de la Mitidja», a-t-il souligné espérant voir ce genre de projet se généraliser à d'autres régions du pays, notamment autour des grands pôles de consommation. «Il n'y a pas que la Mitidja en Algérie», a souligné M. Ferroukhi, citant à titre d'exemple la wilaya de Djelfa qui produit des fruits, même si les terres de cette région ne sont pas adaptées à leur culture.