Le premier ministre britannique David Cameron entame samedi à Berlin ou il est en visite, une série d'entretiens avec la Chancelière Angela Merkel sur la réforme de l'Union européenne (UE), dans la perspective de rapatrier certains pouvoirs de Bruxelles. Dans un geste très inhabituel, Mme Merkel a invité M. Cameron et sa famille à séjourner à son domicile, à Meseberg, près de Berlin. C'est la première fois que l'épouse de Cameron, Samantha, et leurs trois enfants accompagnent le Premier ministre dans une visite officielle. Les deux dirigeants vont aborder tous les aspects de la réforme de l'Europe, le prochain sommet du G8 prévu en juin en Irlande du Nord ainsi que la situation en Syrie, a indiqué le porte-parole de M. Cameron. Jusqu'ici, l'Allemagne a réagi froidement aux appels de Cameron pour une renégociation de la relation de la Grande-Bretagne avec l'UE, mais les analystes estiment que Berlin veut cette fois-ci jeter les ponts et faire certaines concessions à la Grande Bretagne pour garder ce pays au sein de l'UE notamment au cours de cette période difficile pour la zone euro. Ils perçoivent un changement de ton marqué du gouvernement allemand, qui, ces dernières semaines, a cherché à minimiser les perspectives d'une renégociation des conditions de Grande-Bretagne d'adhésion à l'UE. A la veille de sa tournée européenne, le Premier ministre britannique a déclaré que le soutien des électeurs britanniques à l'adhésion à l'UE était "très mince". Dans un interview à des journaux européens avant son départ pour l'Espagne, Cameron a souligné que, parfois, l'UE était allée trop loin avec ses directives, ses interventions et ses interférences, soulignant la nécessité d'une approche plus souple en Europe. Le gouvernement britannique avait lancé une révision pour évaluer l'impact des lois et régulations européennes sur les pays membres de l'Union, une démarche rejetée par la France et l'Allemagne. La révision devrait examiner tout l'arsenal juridique et le processus de prise de décision européen dans le but d'étudier son impact sur le Royaume-Uni. M. Cameron a aussi insisté sur le fait qu'il n'exigeait pas des changements pour le simple plaisir de la Grande-Bretagne mais que la réforme était dans l'intérêt de l'Union européenne dans son ensemble. "Ce que je veux c'est de parvenir à une réforme de l'UE. Nous sommes dans une course mondiale, en concurrence avec des pays tels que l'Inde, la Chine, l'Indonésie et la Malaisie. Nous avons besoin d'une Europe plus ouverte, plus compétitive, plus flexible, qui pense plus en termes de coût pour les entreprises, notamment les petites entreprises (à) nous voulons un monde alliant modernité, concurrence et la flexibilité. C'est le but", a-t-il déclaré dans son interview. Cameron a également déclaré qu'il était convaincu qu'il y aurait un besoin de changement dans le traité de l'UE à l'avenir, même si les Français et les Allemands ont exprimé leur opposition à une révision complète des lois qui régissent l'UE. En janvier dernier, Cameron s'était engagé à organiser un referendum sur l'adhésion de la Grande Bretagne à l'UE d'ici la fin de 2017, si les Conservateurs sont réélus aux élections générales de 2015. Le Premier ministre britannique avait entamé, en début de semaine, une visite en Espagne dans le cadre d'une tournée européenne avant d'écourter ce périple suite au décès de l'ex-Premier ministre Margaret Thatcher. La tournée devait conduire M. Cameron en France et en Allemagne. La Primature britannique tente actuellement de reprogrammer une nouvelle rencontre entre M. Cameron et le président français François Hollande.