La chancelière allemande Angela Merkel, veut menacer le Premier ministre britannique David Cameron, d'annuler le sommet européen de novembre si ce dernier campe sur ses positions sur le budget de l'UE, a écrit le Financial Times, avant-hier, aussitôt démenti par Berlin et Londres. L'Allemagne prévoit d'avertir la Grande-Bretagne qu'elle cherchera à faire annuler le sommet européen du mois prochain si le Premier ministre David Cameron, insiste pour mettre son veto sur tout accord qui prévoirait autre chose qu'un gel des dépenses, affirmait le journal britannique, qui cite des personnes proches des négociations. Mais Berlin et Londres ont démenti cette information. Le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert, a formellement réfuté cette annonce. Le gouvernement allemand a tout intérêt à ce que ce sommet exceptionnel de novembre soit une réussite, a-t-il déclaré, avant-hier, faisant part du soutien de Berlin à la proposition du président de l'UE Herman Van Rompuy, de se réunir en novembre à propos du projet de budget pluriannuel européen 2014-2020. Même ton à Londres: Nous n'avons pas eu une telle discussion, a affirmé un porte-parole de M. Cameron. Le Premier ministre a expliqué sa position sur le budget, vendredi dernier, à Bruxelles. Nous avons dit que nous ne voyons pas de raison d'augmenter les dépenses au-delà de l'inflation, a-t-il encore dit. Je n'ai pas mis en œuvre des décisions difficiles au Royaume-Uni pour signer à Bruxelles une augmentation importante des dépenses européennes, a répété M. Cameron, avant-hier, devant la Chambre des Communes à Londres. Vendredi dernier, M. Cameron, s'était dit prêt à mettre son veto au projet de budget si ce dernier prévoyait des hausses de dépenses inacceptables, laissant augurer de longues et difficiles négociations lors du sommet extraordinaire des 22 et 23 novembre. Selon le FT, Mme Merkel, essaie de convaincre M. Cameron, de soutenir un compromis allemand qui prévoit le plafonnement des dépenses de l'UE à 1% du Produit intérieur brut de l'Union. Son porte-parole a en effet confirmé qu'elle était favorable à une hausse modérée. Interrogé, il a confirmé que 1% était considéré comme un niveau modéré. Nous sommes convaincus qu'un tel accord (sur le budget) serait un signal fort envoyé par l'Europe, sur sa capacité d'action et sur les moyens de planifier qu'elle peut donner aux Etats membres. M. Cameron, est le chef de file des Amis du dépenser mieux formés avec la France, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas, la Suède et la Finlande, partisans d'une réduction drastique du futur budget de l'UE pour 2014-2020 pour le mettre au diapason de l'austérité imposée par la crise. Ils s'opposent aux Amis de la cohésion, une alliance plus ou moins soudée de 17 pays menés par la Pologne. Ces Etats refusent que l'enveloppe de la cohésion, qui représente 40% du budget global, ne fasse les frais de l'austérité au motif que les bénéficiaires des fonds ne parviennent pas toujours à les utiliser pleinement. La Commission européenne a proposé en juillet un budget pluriannuel de 1 033 milliards d'euros en crédits d'engagements et de 987 milliards en crédits de paiements pour la période 2014-2020 afin de tenir compte de l'adhésion de la Croatie, soit une hausse de près de 5% par rapport à la période 2007-2013.