Les Palestiniens célèbrent mercredi le 39e anniversaire de la Journée internationale du prisonnier palestinien dans un contexte marqué par la poursuite de la dégradation des conditions de détention dans les geôles israéliennes, et la multiplication des pratiques inhumaines à l'encontre de ces détenus. Auront lieu à cette occasion, des manifestations de soutien et d'information dans le monde entier sur les violations par Israël des droits de l'homme et du droit international concernant la détention administrative, la torture des prisonniers, le refus du statut de prisonniers politiques, le refus de traitements médicaux, ..., a-t-on indiqué. Célébrée le 17 avril, la journée des prisonniers palestiniens coïncide cette année avec la détérioration de l'état de santé de plusieurs prisonniers en grève de la faim et la mort de certains d'entre eux. Elle intervient aussi au moment où le peuple se révolte dans toute la Palestine pour dénonce le sort qu'Israël réserve aux prisonniers palestiniens, arrêtés et détenus arbitrairement, torturés et assassinés. Début avril, Maisara Abou Hamdiyeh, originaire de la ville d'al-Khalil (sud de la Cisjordanie), est mort à l'hôpital Soroka de Beersheva dans le sud d'Israël des suites d'un cancer, selon le dirigeant du club des prisonniers, qui a accusé Israël d'être responsable de ce décès en raison du "refus de le libérer pour le soigner". Quelques jours avant la mort de Hamdiyeh, le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre Salam Fayyad avaient multiplié, en vain, les appels pour obtenir sa libération. La mort du prisonnier Maisara Abou Hamdiyeh a immédiatement déclenché des mouvements de protestation dans au moins quatre établissements pénitentiaires israéliens où sont détenus des prisonniers politiques palestiniens. La mort d'Abou Hamdiyeh est venue s'ajouter à une longue liste de détenus palestiniens décédés dans les geôles israéliennes en raison des conditions de leur détention et des tortures. Le 23 février, le prisonnier Arafat Jaradat, âgé de 30 ans, est mort dans une prison israélienne à la suite de "tortures" pratiquées par l'occupant. Les résultats de l'autopsie d'Arafat Jaradat, à laquelle a participé un médecin palestinien, "prouve qu'Israël l'a assassiné", avait affirmé alors le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaa. La mort de Jaradat avait provoqué la colère des Palestiniens notamment ceux détenus dans les geôles israéliennes. Environ 3.000 détenus palestiniens avaient alors décidé d'observer une journée de grève de la faim pour protester contre la mort du jeune prisonnier. Les Palestiniens veulent la "liberté" pour leurs prisonniers Après la mort de Jaradat, le président Abbas, avait affirmé que les Israéliens "veulent que le chaos règne en Palestine". "Nous voulons la paix et la liberté pour nos prisonniers et nous ne nous laisserons pas entraîner dans leurs manoeuvres (des Israéliens) malgré leurs tentatives", avait-il dit. Selon les chiffres officiels palestiniens, près de 200 prisonniers palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes depuis 1967. D'après le club des prisonniers palestiniens, qui défend leurs intérêts, quelque 25 Palestiniens sont atteints de cancer dans les prisons d'Israël. Au total, 4.900 Palestiniens sont incarcérés dans des prisons israéliennes, dont 169 en détention administrative, selon des sources officielles palestiniennes. Salam Fayyad avait appelé récemment la communauté internationale à "assumer ses obligations morales et légales pour contraindre Israël à respecter les règles du droit international et à répondre au besoin urgent de résoudre la question des prisonniers, en particulier des malades et des grévistes de la faim qui doivent être libérés immédiatement". Mais Israël a ignoré ces appels. Selon le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, l'occupant a refusé ces derniers jours plusieurs propositions pour libérer un détenu palestinien en danger de mort en raison de la grève de la faim qu'il mène depuis août 2012. Actuellement hospitalisé près de Tel-Aviv, le détenu palestinien Samer Issaoui, âgé de 33 ans, est "dans un état critique" et peut "mourir à tout moment", avait déclaré récemment M. Qaraqaë. Les Palestiniens ont "proposé de le libérer à Ramallah pour un temps et ils (Israéliens) ont refusé", a-t-il dit. "Nous avons accepté qu'il soit envoyé en Europe pour quelques mois pour recevoir un traitement médical, avant de revenir, mais ils ont refusé", a-t-il déploré. La détérioration de l'état de santé de plusieurs prisonniers en grève de la faim a conduit des milliers d'autres détenus dans les prisons israéliennes à faire de même en signe de solidarité, et entraîné des manifestations dans la rue palestinienne. L'ONG Médecins pour les Droits de l'Homme-Israël (MDH) avait accusé, de son côté, le service médical dans les prisons israéliennes de violer les droits des détenus palestiniens. Le service médical dans les prisons israéliennes "agit selon des considérations politiques et sécuritaires plutôt que des considérations médicales", avait dénoncé MDH. La libération de tous les prisonniers palestiniens reste, par ailleurs, une des conditions des Palestiniens avant toute négociations de paix avec Israël. La question des prisonniers palestiniens demeure aussi une des priorités de l'action arabe commune, a souligné mardi au Caire le secrétariat général de la Ligue arabe.