La mort mardi d'un détenu palestinien dans une prison israélienne a provoqué une explosion de colère et un mouvement de protestations notamment dans plusieurs établissements pénitentiaires israéliens où les prisonniers continuent de subir des pratiques inhumaines. Maisara Abou Hamdiyeh, condamné à perpétuité, est décédé mardi à l'âge de 64 ans d'un cancer de la gorge dans une prison israélienne, a annoncé Qadoura Farès, le dirigeant du club des prisonniers palestiniens qui a accusé Israël d'être responsable de ce décès en raison du "refus de le libérer pour le soigner". Ce décès a été confirmé par la présidence palestinienne qui a accusé aussi, par la voix du dirigeant Mahmoud Abbas, le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'être responsable de la mort de ce détenu à l'hôpital Soroka de Beersheva, dans le sud d'Israël, où il avait été transféré durant le week-end. "La présidence palestinienne tient le gouvernement de Netanyahu responsable du martyre du prisonnier Maisara Abou Hamdiyeh aujourd'hui dans les geôles de l'occupant israélien", a affirmé le porte-parole de M. Abbas,Nabil Abou Roudeina, dans un communiqué. Le prisonnier s'était plaint de douleur à la gorge il y a neuf mois avant qu'un cancer ne soit détecté. Ce haut cadre des forces de sécurité du mouvement nationaliste Fatah avait été arrêté en 2002 et condamné à la prison à vie. Ces dernières semaines, le président Abbas et le Premier ministre palestinien Salam Fayyad avaient multiplié les appels pour obtenir la libération de Maisara Abou Hamdiyeh, en raison de la détérioration de son état de santé. Heurts et protestations dans les geôles israéliennes- La mort du prisonnier Maisara Abou Hamdiyeh a immédiatement déclenché des mouvements de protestation dans au moins quatre établissements pénitentiaires où sont détenus des prisonniers politiques palestiniens. Des renforts ont été dépêchés sur place, a-t-on indiqué. De plus, des affrontements ont éclaté à al-Khalil, dans le sud de la Cisjordanie occupée d'où était originaire le prisonnier, Maisara Abou Hamdiyeh. La mort d'Abou Hamdiyeh vient s'ajouter à une longue liste de détenus palestiniens décédés dans les geôles israéliennes en raison des conditions de leur détention et des tortures. Le dernier décès en date remonte au 23 février lorsque le prisonnier Arafat Jaradat, âgé de 30 ans, est mort dans une prison israélienne à la suite de "tortures" pratiquées par l'occupant. Les résultats de l'autopsie d'Arafat Jaradat, à laquelle a participé un médecin palestinien, "prouve qu'Israël l'a assassiné", avait affirmé alors le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaa. La mort de Jaradat avait provoqué la colère des Palestiniens notamment ceux détenus dans les geôles israéliennes. Environ 3.000 détenus palestiniens avaient alors décidé d'observer une journée de grève de la faim pour protester contre la mort du jeune prisonnier. Le président Abbas, avait affirmé, après la mort de Jaradat, que les Israéliens "veulent que le chaos règne en Palestine". "Nous voulons la paix et la liberté pour nos prisonniers et nous ne nous laisserons pas entraîner dans leurs manoeuvres (des Israéliens) malgré leurs tentatives", avait-il dit. Selon les chiffres officiels palestiniens, près de 200 prisonniers palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes depuis 1967. D'après le club des prisonniers palestiniens, qui défend leurs intérêts, quelque 25 Palestiniens sont atteints de cancer dans les prisons d'Israël. Le Premier ministre palestinien avait appelé récemment la communauté internationale à "assumer ses obligations morales et légales pour contraindre Israël à respecter les règles du droit international et à répondre au besoin urgent de résoudre la question des prisonniers, en particulier des malades et des grévistes de la faim qui doivent être libérés immédiatement".