La pensée réformiste chez les imams Abdelhamid Benbadis et Badi al-Zaman Said al-Nawrassi (Turquie) "était basée sur la foi, la tolérance et le nationalisme", ont estimé mercredi à Constantine les participants à un colloque international consacré à ces deux personnalités. Les penseurs algérien et turc "recommandaient, en fait, une réforme enrichissante, humanitaire, non sélective, ouverte sur le monde et loin de toute forme d'exclusion ou de favoritisme", a indiqué Dr. Abdallah Boukhelkhal, recteur de l'université des sciences islamique Emir Abdelkader, à l'ouverture de cette rencontre de deux jours, organisée au palais de la culture Malek-Haddad. Les premiers conférenciers du colloque, organisé dans le cadre des festivités de Youm El Ilm (journée du savoir) à l'initiative de l'université Emir Abdelkader, regroupant plusieurs chercheurs universitaires et hommes de culte algériens et étrangers, venus de Tunisie, du Maroc, d'Egypte, de Palestine, d'Arabie Saoudite, du Sultanat d'Oman et de Turquie, ont soutenu cette thèse en relevant que les deux réformistes en question considéraient que le culte, le nationalisme et le progrès étaient "indissociables". A ce propos, Dr. Moudjahed Tawfik El Djoundi, professeur de civilisation et d'histoire islamiques à l'université El Azhar du Caire (Egypte), a mis en évidence le rôle éducatif et réformiste de l'école Badissienne et sa contribution à l'échec du colonialisme dans ses tentatives d'occultation de l'identité arabo-musulmane des Algériens. "La position de Badi al-Zaman Said al-Nawrassi vis-à-vis du soufisme" figure parmi les thèmes retenus pour ce colloque dont l'objectif est "d'initier les étudiants à une lecture comparée de la pensée" et de leur permettre de "s'inspirer des œuvres des deux imams en les situant dans la pensée musulmane contemporaine", a-t-on indiqué.