Dans un premier temps, le terme zaouïa désignait un emplacement réservé à l'intérieur d'une structure où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer, comme le laisse entendre d'ailleurs le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin). Par la suite, le mot s'est développé pour désigner un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies. Au Maghreb, les communautés soufies se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts. La colonisation française au Maghreb a quelque peu altéré certaines zaouïas et influencé d'une manière profonde la continuation de rites et cérémonies qui s'y déroulaient. En Algérie, des phénomènes tels que la conquête française, les soulèvements d'Algériens contre l'occupant, la guerre d'indépendance ont énormément diminué de ces rites. Au Maghreb arabe, au sens historique, une zaouïa fut plus qu'une simple confrérie recrutant des adeptes. Les zaouïas, qui connurent au Maghreb une naissance et une propagation fulgurante furent, pour la plupart d'entre elles, promotrices de la vie sociale. Ecoles par excellence du coran et des sciences religieuses les zaouïas algériennes ont dû aussi, au cours de la longue histoire de notre pays, s'impliquer dans la défense et la vulgarisation de l'islam ainsi que dans le combat pour la libération de l'Algérie du joug colonial. Aujourd'hui, en sus de leur rôle culturel et religieux, les zaouïas participent au règlement des problèmes et des conflits entre les personnes et les tribus, comme elles jouent un rôle non négligeable dans l'assistance des franges vulnérables de la société.