L'Opération mixte Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD) s'est déclarée mercredi préoccupé par les informations selon lesquelles les forces armées soudanaises auraient, avec le soutien des Forces de défense populaire et d'autres groupes armés, pris le contrôle de la ville de Tabado (Darfour), à l'issue de combats nourris avec le Mouvement de libération du Soudan-Minni Minawi (SLA-MM) qui ont fait quatre victimes civiles et blessé six autres. Ces derniers ont été soignés sur le site d'une équipe de la MINUAD à proximité de la ville, où plus de 8.000 civils déplacés ont trouvés refuge depuis le 6 avril, après le début des combats entre les forces gouvernementales et le SLA/MM. Quoique relativement calme, la situation à l'intérieur et autour de Muhajeria demeure tendue. Depuis le 6 avril, plus de 100.000 civils se sont également regroupés autour des locaux de la MINUAD. ‘‘Les vies de milliers de civils déplacés, toujours en attente d'une aide humanitaire, sont en jeu. Je suis profondément préoccupé par leur sûreté, leur sécurité et leur bien-être'', a ajouté le Représentant spécial conjoint, Mohamed Ibn Chambas. ‘‘J'exhorte toutes les parties à protéger les civils et à respecter les droits humains internationaux et le droit international'', a-t-il ajouté. M. Chambas a également appelé tous les belligérants à cesser les hostilités et à ménager un accès humanitaire à Muhajeria et Labado, notamment aux sites d'équipes de la MINUAD dans les deux localités. Les préoccupations sur les plans humanitaire et sécuritaire figuraient en tête des questions abordées lundi par le Mécanisme de coordination tripartite sur la MINUAD à Addis-Abeba. Formé de représentants des gouvernements soudanais, de l'Union africaine et des Nations unies, ce forum, qui se réunit régulièrement, a pour ambition de résoudre les questions et défis liés au déploiement des Casques bleus et à leurs opérations. Lors de cette réunion, l'UA et l'ONU ont exprimé leurs préoccupations quant aux informations faisant état d'affrontements armés et de violences interconfessionnelles au Darfour. Les représentants de la MINUAD ont noté de leur côté les retards pris dans l'ouverture d'un accès aux zones concernées, ce qui gêne le déroulement de leurs opérations. Le gouvernement soudanais a répondu que la plupart des restrictions étaient imposées pour des raisons de sécurité, soulignant l'importance d'une coordination renforcée au niveau technique. Des représentants de l'UA et de l'ONU ont aussi réitéré leurs appels aux groupes rebelles pour qu'ils se joignent au processus de paix en s'asseyant à la table des négociations, tandis que la prochaine réunion tripartite se tiendra à Khartoum en juillet prochain.