Plus d'une vingtaine de personnes ont été atrocement torturées par l'armée coloniale dans le "camp de Tiliouat" dans la commune d'Ahl Laksar, (Bouira), ont affirmé mercredi à l'APS des moudjahidine de la région. "Le centre de Tiliouat nous rappelle une époque horrible, car l'armée coloniale y a commis d'atroces actes de torture", a indiqué Ali Djoumad, un moudjahid de la région, à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945. "Rares étaient ceux qui sortaient vivants de ce centre après des jours et des nuits de torture", a-t-il souligné, observant que l'armée coloniale faisait tout pour soutirer des renseignements aux moudjahidine. Le camp de Tiliouat a servi auparavant de siège pour les garde-forestiers à l'époque coloniale, avant sa transformation en un centre de torture géré par un certain Galabert, un brigadier-forestier ayant vécu dans la région avant le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre. Il connaissait tous les habitants de la région qu'il dénonçait aux militaires français de l'époque. "Il avait carte blanche des autorités militaires françaises", a indiqué à ce sujet, Ainouz Chérif, un moudjahid de la région, rescapé de ce camp de torture. "Galabert a été derrière toutes les arrestations de moudjahidine dans la région d'Ahl Laksar", a témoigné, de son côté, le moudjahid Saâd Kherroubi, en marge de la cérémonie commémorant les massacres du 8 mai 1945. La cérémonie a été présidée par les autorités locales, dont le wali, Nacer Maâskri, qui ont visité le centre après s'être recueillis à la mémoire des martyrs de la Révolution. Le camp de Tiliouat a fait l'objet d'une vaste opération de réhabilitation en vue de sa transformation en musée, selon un membre du bureau local de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM).