"Les économies africaines progressent toujours, mais d'importantes lacunes persistent pouvant faire fléchir cette croissance à long terme", a averti le Forum économique mondial (WEF) jeudi. S'exprimant lors du lancement d'un rapport sur la compétitivité sur le continent lors de cette manifestation qui se tient au Cap (Afrique du sud), Jennifer Blanke, économiste en chef du Forum a estimé que ces difficultés persistantes assombrissaient les perspectives à long terme de l'Afrique après des années de croissance rapide. "Beaucoup de choses sont en train de changer, la situation économique s'améliores", a-t-elle dit à des journalistes. "Mais le fait que ces lacunes demeurent met en doute le caractère durable de l'incroyable croissance constatée au cours des dix à quinze dernières années". L'Afrique n'est en outre pas assez compétitive, selon elle. "Si vous regardez notre classement de 144 économies, vous verrez que dans les 20 dernières, 14 sont des économies africaines", a souligné Jennifer Blanke. L'intégration régionale est un problème majeur en Afrique, qui est la région la moins intégrée du monde en dépit de la signature de plusieurs accords commerciaux qui se chevauchent. Les exportations africaines représentent de 2 à 3% du commerce mondial et seulement 12% de ces marchandises restent sur le continent. Contre 25% en Asie du Sud-Est, 49% en Amérique du Nord et 65% dans l'Union européenne. Les tracasseries aux frontières et un manque d'infrastructures sont également en cause. Le Forum économique mondial a ouvert mercredi au Cap sa session annuelle consacrée à l'Afrique, pour discuter notamment des moyens d'asseoir la forte croissance du continent en réduisant sa dépendance aux exportations de matières premières. La rencontre qui accueille plus de 1.000 délégués, chefs d'Etat, industriels et experts, doit durer jusqu'à vendredi est axée sur les moyens de réduire la dépendance envers les exportations de matières premières ou la construction d'infrastructures qui permettraient de faciliter le commerce et relier entre elles des économies, ou encore la façon de libérer les talents des Africains.