La récession mondiale, qui a touché les plus grandes puissances économiques du monde, touche finalement l'Afrique, tardivement mais violemment. De nombreux pays souffrent de la chute du cours des matières premières. Selon l'ONU, après cinq années consécutives de croissance annuelle supérieure à 5%, la croissance sur le continent noir devrait chuter en 2009 à 2%, son plus bas niveau depuis une vingtaine d'années. C'est dans cette perspective que se tient le 19e Forum économique mondial (WEF) sur l'Afrique, ouvert hier et dont les travaux devraient se poursuivre jusqu'à vendredi en Afrique du Sud, pour tenter de cerner l'impact de la crise économique mondiale sur le continent le plus pauvre et afin d'en sortir avec des solutions et ce, en invitant les leaders africains et internationaux à discuter ensemble des conséquences de la crise en Afrique. On soulignera que 800 personnes participent à ce forum annuel qui se tient depuis cinq années au Cap (sud-ouest). Ce forum doit constituer une plate-forme de discussions et chaque année un bon nombre de personnes viennent au sommet pour en savoir plus sur ce que font certains dirigeants dans leur propre entreprise en manque de capitaux et sans possibilité de financement, pour savoir si l'Afrique est un bon créneau. On soulignera que l'Afrique du Sud, (première puissance économique du continent) s'ajoute aujourd'hui à la liste des pays gravement touchés par la récession, pour la première fois depuis dix-sept ans. Le pays souffre aussi de tensions sociales induites par des revendications salariales et protestations contre des dizaines de milliers de suppressions d'emplois engendrées par la crise, surtout dans le secteur minier. Il faut dire que lors de ce forum, d'importants sujets seront abordés, à savoir la baisse de la demande en ressources naturelles, qui constituent les principales richesses dans bon nombre de pays africains, ainsi que les investissements, le G20, l'agriculture, et la promotion des femmes. D'un autre côté, les échanges entre l'Afrique et les autres pays seront abordés lors des discussions avec des représentants d'Europe, des Etats-Unis et du Moyen-Orient, et ce toujours dans la perspective d'encourager les leaders à collaborer au-delà des frontières. On ajoutera que le WEF, qui sera marqué par la présence de Jiang Jianqing, président de la Banque industrielle et commerciale de Chine, sera aussi une occasion de se pencher sur les relations sino-africaines, en s'intéressant à un nouvel angle, le secteur financier. De son côté, le directeur adjoint du WEF pour l'Afrique, M. Adeyemi Babington-Ashaye, avait estimé que le forum va devoir exposer comment le commerce peut contribuer à résoudre les défis stratégiques sur le continent. Sur un autre plan, le Forum économique mondial sur l'Afrique entend marquer l'anniversaire de la Coupe du monde de football, qui sera organisée en Afrique du Sud, par l'organisation d'une session sur les retombées sur le continent africain de la Coupe des Confédérations, organisée du 14 au 28 juin en Afrique du Sud, et du Mondial-2010. Malika A.