Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé lundi que les avancées militaires, aussi importantes qu'elles soient, ne suffiraient pas, à elles seules, à éliminer le terrorisme en Afrique, citant le cas du Sahel et du Mali en particulier. Intervenant devant le Conseil de sécurité qui a tenu une réunion sur la paix et la sécurité en Afrique, le chef de l'ONU a réitéré que le terrorisme était "une menace pour la paix, la sécurité et le développement" du continent africain. "Des groupes Al-Chabab, dans l'Est, à Boko Haram, dans l'Ouest, à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le Nord, les groupes extrémistes et les entités terroristes ont durci leur présence dans plusieurs régions du continent", a-t-il observé devant l'organe de décision de l'ONU. Dans son intervention, M. Ban a déclaré qu'au Mali et au Sahel en général, la communauté internationale a, au cours de ces derniers mois, fait face avec détermination à la dégradation rapide de la situation, en précisant qu'une opération de maintien de la paix avait été déployée en vue d'aider les autorités de transition maliennes à étendre l'autorité de l'Etat et à bâtir des instruments de gouvernance légitimes. En Somalie, a-t-il poursuivi, d'importants progrès avaient été accomplis sur la voie de la stabilité, Al-Chabab ayant été chassé de plusieurs endroits stratégiques. Toutefois, pour consolider ces acquis et empêcher la résurgence de ce groupe, il reste beaucoup à faire en ce qui concerne l'Etat de droit, le développement et la transformation politique du pays, a-t-il dit. C'est dans ce sens qu'il a soutenu que "les avancées militaires, aussi importantes qu'elles soient ne suffiront pas, à elles seules, à éliminer le terrorisme en Afrique", en se déclarant convaincu que ce combat doit se dérouler sur plusieurs fronts, y compris en s'attaquant aux conditions qui favorisent le développement du terrorisme. Sans une approche globale et soutenue, a-t-il prévenu, "le risque est de déplacer la menace d'une région à une autre", en citant l'exemple du Sahel où les Nations unies sont en train de développer une stratégie intégrée pour renforcer la gouvernance et l'Etat de droit, la capacité des mécanismes de sécurité nationale et régionale et d'intégrer les activités humanitaires et de développement pour bâtir la résilience. La communauté internationale et les Nations unies "doivent faire davantage pour renforcer la capacité des pays touchés", a souligné le secrétaire général, en rappelant les actions déjà entreprises par le système des Nations unies en ce sens, en particulier par les missions, le Bureau de l'Equipe spéciale de lutte contre le terrorisme, l'Equipe spéciale de lutte contre le terrorisme, le Bureau de la lutte anti-mines des Nations unies ou encore la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT). M. Ban a également indiqué qu'en Afrique centrale, l'ONU s'attachait à réduire le flux de petites armes, tandis qu'en Afrique orientale, elle facilitait le développement d'une stratégie régionale. Par ailleurs, il a salué les initiatives prises par plusieurs organisations régionales et sous-régionales en vue d'élaborer des stratégies de lutte contre le terrorisme, lesquelles, a-t-il reconnu, contribueront à aider l'ONU à identifier les menaces et les défis communs, à établir une hiérarchie des priorités, à renforcer la collaboration, à améliorer la coordination et à concentrer l'assistance internationale dans les domaines et les régions qui en ont le plus besoin.