Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré préoccupé par les opérations d'enlèvements perpétrées par des groupes terroristes, tout en appelant à un renforcement de la coordination des efforts engagés pour apporter une réponse mondiale ''plus énergique'' au terrorisme. Lors d'une séance d'information sur ''les menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d'actes de terrorisme'' qui a suscité un large débat entre les membres du Conseil, ce dernier a exprimé, encore une fois, sa ''préoccupation par les enlèvements et les prises d'otages auxquels se livrent des groupes terroristes dans le but de lever des fonds ou d'obtenir des concessions politiques''. A ce propos, il a observé ''une multiplication de ces incidents dans certaines régions du monde au contexte politique particulier, et a réaffirmé la nécessité de régler ce problème''. Dans ce sens, l'organe de décision de l'ONU a appelé à continuer à prendre des mesures pour ''prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes'', et a réaffirmé ''les obligations mises à la charge des Etats dans ce contexte'', tout en constatant ''le lien de plus en plus étroit, dans de nombreux cas, entre terrorisme et criminalité transnationale organisée''. Par ailleurs, il a réaffirmé que les Etats doivent ''s'abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance de tout Etat.'' Le Conseil a également insisté sur la nécessité d'une coopération et d'une solidarité renforcées entre les Etats, notamment dans le cadre d'accords et de mécanismes multilatéraux et bilatéraux, et leur a demandé, en conséquence, de renforcer leur coopération aux niveaux international, régional et sous-régional. Lors du débat au cours duquel étaient intervenus les 15 membres du Conseil, le représentant de l'Afrique du sud, M. Baso Sangqu, a estimé que la campagne mondiale contre le terrorisme devait aussi inclure des engagements internationaux communs en vue d'éradiquer la pauvreté et le sous-développement socioéconomique. Il a aussi expliqué que l'Afrique du Sud était convaincue que les efforts internationaux visant à renforcer les mesures de lutte contre le terrorisme avaient de meilleures chances de succès lorsqu'elles se concentraient sur la coopération et la coordination régionale. Pour sa part, la représentante des Etats-Unis, Mme Susan Rice, a soutenu que si Al-Qaida a essuyé de graves revers, cette organisation continue, toutefois, d'être une ''importante menace'' pour la sécurité internationale, tout en évoquant les activités d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), d'Al-Chabab et du groupe Boko Haram. Elle a également fait part de ses préoccupations face à l'augmentation du nombre d'enlèvements contre rançon, y voyant une menace croissante pour la paix et la sécurité internationales. Présent à ce débat, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a rappelé que l'Assemblée générale de l'ONU conduira en juin prochain le 3ème examen de la Stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU adoptée il y a six ans, en estimant que ce débat du Conseil était de nature à contribuer à la qualité du futur examen. Mettant l'accent sur les priorités, le Secrétaire général a d'abord jugé indispensable de se concentrer sur les situations qui favorisent le développement du terrorisme. Il a ainsi cité l'instabilité qui s'est développée au Sahel suite à la crise libyenne en appelant à une mobilisation internationale pour y faire face. Ensuite, il a plaidé en faveur de la poursuite de l'approche intégrée de l'ONU telle que décrite dans la Stratégie antiterroriste mondiale pour contrer les appels au terrorisme, renforcer les capacités et protéger les droits de l'homme. Dans le souci de favoriser une action unie de la communauté internationale, il a espéré que les Etats accepteront de créer le poste de coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, afin de promouvoir de meilleures coordination, collaboration et coopération entre les pays.