Près de 28.000 manuscrits ont été perdus, pillés ou dégradés, durant le siècle dernier dans les 70 khizanate (bibliothèques particulières) existantes à travers les régions du Touat, du Gourara et du Tidikelt, dans la wilaya d'Adrar, a déploré le directeur du laboratoire de manuscrits algériens en Afrique de l'Ouest, Ahmed Djaâfri. Les khizanate se trouvant dans les régions précitées renfermaient quelque 40.000 anciens ouvrages, dont plus de 18.000 manuscrits ont été pillés par le colonialisme français dans un but d'altération de l'identité nationale, a précisé à l'APS le directeur du laboratoire en question relevant de l'Université d'Adrar, en marge d'un colloque national tenu dernièrement à El-Oued sur le patrimoine culturel national. M. Djâafri a révélé la perte aussi, depuis l'indépendance, d'un patrimoine constitué de près de 10.000 manuscrits, causée par divers facteurs de dégradation liés notamment aux aléas climatiques et à l'indifférence des particuliers détenteurs de ce patrimoine inestimable dont il ne reste actuellement que quelque 12.000 manuscrits dans les Khizanate des régions du Touat, Gourara et Tidikelt. Ouvert en 2012 à l'université "Ahmed Draya" d'Adrar, le laboratoire de manuscrits est encadré par un panel de chercheurs et de spécialistes ayant sillonné plusieurs pays d'Afrique de l'ouest dans le cadre de la recherche scientifique pour la préservation du patrimoine culturel. Initié par la direction de la culture de la wilaya d'El Oued sous le thème "Les Khizanate des manuscrits en Algérie", ce colloque a regroupé des chercheurs universitaires et des chouyoukh de zaouïas et propriétaires des Khizanate de manuscrits.