L'Emir Abdelkader a humanisé le traitement des prisonniers, ainsi que la gestion des conflits, tout en prônant la culture de la paix et de la tolérance, a relevé mardi à Alger le penseur, spécialiste du Dialogue des civilisations, Mustapha Cherif, affirmant que l'Emir restera le symbole de la résistance algérienne. M. Cherif qui s'exprimait lors du colloque international sur le thème "L'Emir Abdelkader et le Droit international humanitaire", a souligné que l'Emir a contribué à l'institutionnalisation de la pratique humanitaire et préconisé une culture moderne dans la gestion des conflits, basée notamment sur le respect de la dignité humaine. Saluant en la personne de l'Emir l'intérêt porté à l'intégration des prisonniers, l'orateur a rappelé que le fondateur de l'Etat algérien moderne n'a cessé d'oeuvrer pour assurer aux prisonniers, quelles que soient leurs origines ou confessions, tout ce dont ils pouvaient avoir besoin pour adoucir les rigueurs de leur captivité. Il a relevé que l'Emir a réussi à rendre possible les valeurs du droit international humanitaire, en toute fidélité, à la foi musulmane, et en respectant la singularité et la liberté de conscience de tout un chacun, ce qui a fait de lui l'"artisan du droit international humanitaire et du dialogue des civilisations et des religions". Estimant que le droit international humanitaire est "indissociable" de la notion du dialogue des civilisations, l'orateur a mis l'accent sur la nécessité du respect du droit à la différence et pour le dialogue des civilisations, des cultures et des religions. M. Cherif, lauréat des prix "Unesco-Sharjah pour la culture arabe" et "Ducci pour la culture de la paix", a estimé, par la même occasion, que l'Emir Abdelkader "a rapproché l'Orient et l'Occident, car il savait que nul ne détenait le monopole de l'intelligence et de la sagesse".