Le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) va lancer sous peu une campagne de sensibilisation des réfugiés maliens présents notamment au Burkina, en Mauritanie et au Niger pour les informer sur le processus électoral en cours dans leur pays, a indiqué une porte-parole du HCR à Niamey. "Le rôle du HCR va être d'informer les réfugiés sur le processus électoral, ce que vont faire en fait les autorités maliennes et surtout les gouvernements hôtes", a précisé Hélène Caux porte-parole régionale du HCR , citée vendredi par la radio "RFI". "Mais le HCR ne va pas organiser les élections. Nous avons des messages clés à leur passer qui vont leur permettre de savoir comment vont se dérouler ces élections, où ils vont pouvoir voter... A priori, le scrutin se déroulera en dehors des camps. Mais bien sûr, les modalités restent à décider. Je pense qu'il est important de retenir aussi que notre rôle est humanitaire et complètement apolitique. Nous ne prenons absolument pas partie", a-t-elle ajouté. "C'est plus un rôle d'accompagnement des gouvernements hôtes et de la Commission nationale des élections maliennes pour organiser ces élections. Nous voulons également être sûrs que les réfugiés soient bien au courant de leurs droits. Ce qui est important, c'est que cette élection est volontaire, et nous allons donc faire attention à ce qu'il n'y ait pas du tout de pressions exercées sur certains réfugiés, pour les obliger à voter ou non. C'est un droit fondamental", a déclaré la porte-parole du HCR. Au Mali, le gouvernement a annoncé la date de l'élection présidentielle pour le 28 juillet. Avec la situation instable dans le nord du pays occupé par des groupes armés, quelque 174 000 Maliens ont fui au Burkina, en Mauritanie et au Niger. Il reste donc peu de temps pour permettre à ces réfugiés de voter eux aussi. Les identifier, pour ceux qui ne sont pas dans les camps , leur remettre leur carte d'électeur, créer les bureaux de vote dans des zones à plusieurs heures de route de Niamey, la capitale. Si le défi logistique pour organiser le scrutin à temps est très important au Mali, hors des frontières, il pourrait être encore plus grand. Dans le camp de Mangaizé, dans le nord du Niger, se trouvent des réfugiés originaires de Ménaka, une ville malienne située juste de l'autre côté de la frontière. Ils se demandent s'ils pourront voter, selon le HCR. "Nous allons voter ici ou bien ailleurs", a indiqué Rafia, une jeune femme du Mali à Mangaizé. "Nous voulons savoir si on va voter ici ou là-bas, au Mali, s'interroge un jeune réfigié. "Nous voulons la paix, seulement !". "Quand on a la paix, on trouve du travail !", ont indiqué d'autres réfugiés. Si toute la logistique se met en place à temps, ces réfugiés devraient pouvoir voter à Mangaizé. Mais à moins de deux mois de l'élection, ils ignorent tout des modalités et se demandent même s'ils vont pouvoir voter. Ils ne connaissent ni les noms des candidats, ni les programmes, selon le HCR. Interrogé sur la faisabilité des élections, Akanine Ag Bogoly Conseiller communal de Ménaka, a indiqué "qu'on vote ou qu'on ne vote pas, l'important c'est d'accompagner le processus électoral".