Le ministre malien de l'Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, a affirmé à Bamako n'avoir aucun doute par rapport au calendrier prévoyant l'organisation avant fin juillet des élections au Mali, alors que la situation reste instable dans le Nord. A la question de savoir si les élections pourraient se tenir avant fin juillet, comme annoncé par le président intérimaire malien Dioncounda Traoré et souhaité notamment par la France, M. Coulibaly, un colonel de l'armée malienne, a répondu: nous n'avons aucun doute par rapport à cette date. Le ministre, qui n'a toutefois pas précisé de dates, s'exprimait à l'issue d'une réunion à Bamako dirigée par le Premier ministre malien Diango Cissoko avec différents acteurs concernés par la préparation des élections. Le président Traoré avait affirmé fin janvier à Addis Abeba qu'il espérait pouvoir organiser des élections avant le 31 juillet, alors que des troupes françaises et africaines sont engagées depuis le 11 janvier dans des opérations pour reconquérir le nord du Mali, tombé en 2012 aux mains de groupes islamistes armés. Nous avons suffisamment de financement à ce jour pour nous permettre d'envisager sereinement les échéances de juillet afin de conduire les élections. Nous allons probablement organiser d'abord la présidentielle et si c'est possible si c'est possible, coupler (avec les législatives), mais pour le moment, nous sommes en train d'envisager plusieurs options, a déclaré avant-hier le colonel Moussa Sinko Coulibaly, sans préciser de montant. Récemment il avait estimé à l'antenne d'une radio à environ 50 milliards de FCFA (plus de 76 millions d'euros) le coût de l'organisation des élections. Le ministre a, par ailleurs, a évoqué 6,9 millions électeurs potentiels, et indiqué que le fichier électoral sera en principe biométrique, c'est-à-dire avec l'utilisation de la photo et des empreintes digitales de l'électeur sur sa carte. Nous allons identifier les électeurs à partir du dernier recensement administratif à vocation d'état civil. Une petite relecture de la loi électorale est nécessaire pour nous permettre d'introduire ces changements dans la loi, a-t-il ajouté. Selon lui, le Mali a décidé d'inscrire les déplacés dans les bureaux de vote de leur choix afin de leur permettre de participer au vote. Et pour les réfugiés (dans les pays voisins), nous sommes en contact avec la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, et le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) pour voir comment permettre à nos compatriotes de voter en juillet, a-t-il dit. Selon des chiffres de l'ONU, il y avait fin mars plus de 470 000 Maliens déplacés à l'intérieur du pays ou réfugiés dans des pays voisins. La France insiste depuis des semaines sur la nécessité d'avoir au minimum une élection présidentielle en juillet. Le sujet sera à l'agenda des discussions prévues à Bamako entre les autorités maliennes et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius en visite officielle. L'armée française a chassé les islamistes des grandes villes qu'ils contrôlaient dans le vaste Nord malien et est engagée avec les militaires tchadiens dans la traque des jihadistes réfugiés dans le massif des Ifoghas (extrême nord-est) mais la situation sécuritaire reste instable, avec des attentats suicides et incursions de combattants islamistes dans certaines localités.