Le gouvernement japonais et trente-neuf chefs d'Etat et de gouvernements africains ont souligné lundi "les progrès réalisés à travers l'Afrique durant les deux dernières décennies", mais ont rappelé aussi que "des défis" demeuraient à l'issue d'un sommet au Japon. "Nous sommes déterminés à travailler ensemble pour accélérer la croissance, le développement durable et la réduction de la pauvreté", indique la Déclaration de Yokohama, ville de la région de Tokyo où s'est tenue la cinquième édition de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), lancée par le Japon il y a 20 ans, en 1993. Cette conférence "est devenue plus orientée vers l'action et les résultats", se sont félicités les responsables japonais et africains, qui ont d'ailleurs adjoint à leur Déclaration un "plan d'action" très détaillé qui court sur la période 2013-2017. Récemment le président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka, a résumé en quelques chiffres le nouvel attrait de l'Afrique : le PIB du continent a doublé en dix ans avec une croissance moyenne annuelle de 5% et les Africains seront environ 2,2 milliards en 2050. Pour maintenir cette tendance, indique la Déclaration de Yokohama, il faut "renforcer les bases du développement par le biais des infrastructures et le développement des ressources humaines, la diversification économique". "Cela contribuera à réduire de façon significative la pauvreté et favorisera l'émergence d'une classe moyenne qui transformera le continent", poursuivent les signataires. Les chefs d'Etats et de gouvernement insistent sur la nécessité de "se concentrer sur les infrastructures lourdes", notamment dans le domaine de l'énergie, des transports et de l'eau en zones urbaines et rurales. La déclaration souligne par ailleurs l'importance du secteur privé, "moteur vital pour la croissance" qu'il faut "soutenir et renforcer", entre autres en "améliorant le climat pour les investisseurs, notamment le cadre légal". Le texte met également l'accent sur l'agriculture et l'agroalimentaire "comme un élément fondamental de la croissance en Afrique". Abordant l'impact des changements climatiques dont l'Afrique est une des principales victimes, le document mentionne la volonté de "promouvoir une gestion durable de toutes les ressources naturelles d'Afrique, ainsi que de préserver la biodiversité". Concernant "la paix, la stabilité et la bonne gouvernance", un des thèmes centraux de ce sommet Japon-Afrique, les signataires estiment que ce sont des conditions indispensables à la croissance : "résoudre les problèmes trans-frontaliers, tels que le terrorisme, la piraterie et le crime organisé trans-national est essentiel pour avoir un continent stable". Enfin, les chefs d'Etats et de gouvernement japonais et africains se sont engagés à "accélérer les efforts pour atteindre" les "objectifs du millénaire" comme prévu en 2015. Définis par l'ONU en 2000, ces "objectifs du Millénaire" visent notamment à réduire de moitié, en 2015, l'extrême pauvreté dans le monde par rapport à ses niveaux du début du siècle.