Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi que la sécurité des Etats-Unis contre le terrorisme ou d'autres menaces ne pourrait être totalement assurée sans enfreindre certaines règles, en réaction à la divulgation d'informations sur une surveillance massive des communications en ligne par les agences de renseignement américaines. "Vous ne pouvez pas avoir une sécurité à 100% et une protection de la vie privée à 100% avec zéro inconvénients'' pour assurer la sécurité des Etats-Unis, a-t-il affirmé au milieu d'une polémique déclenchée au lendemain de la double révélation sur les écoutes téléphoniques et l'accès direct par le FBI et la National Security Agency (NSA) aux serveurs de grandes sociétés technologiques américaines leur fournissant les emails, enregistrements audio et vidéo, photographies et documents échangés par les internautes. Ce programme de surveillance, appelé PRISM, vise les internautes résidant en dehors des Etats-Unis, tandis que les défenseurs américains des libertés civiles mettent en doute que les ressortissants américains ou des personnes résidant sur le territoire américain ne soient pas visés également. En tous les cas, dès qu'un individu est suspecté dans une affaire susceptible de menacer la sécurité des Etats-Unis telle que le terrorisme ou l'espionnage, le FBI et la NSA pourraient pister ses traces à travers les services connectés fournis par 9 firmes technologiques du Sillicon Valley. Justifiant ces opérations sur le plan légal, le chef de la Maison-Blanche a fait valoir que le Congrès avait été informé de la surveillance des communications téléphoniques et du programme PRISM, et que les juges fédéraux avaient autorisé les demandes de collecte des données. ''Si les gens ne peuvent pas faire confiance non seulement à l'exécutif, mais aussi au Congrès et aux juges fédéraux pour s'assurer que nous sommes respectueux de la Constitution, alors nous allons avoir des problèmes'', a-t-il soutenu pour tenter d'atténuer la désapprobation des organisations américains des libertés civiles pour ces pratiques. Selon lui, ces dispositifs sont sous surveillance ''très stricte'' par le gouvernement, le Congrès et l'appareil de justice comme ''garde-fous'' afin d'éviter des dépassements, tout en précisant que le programme PRISM ne concerne pas les citoyens américains et les résidents étrangers aux Etats-Unis mais applicable exclusivement sur les individus se trouvant hors du territoire américain. Quant aux communications téléphoniques qui, elles, visent les Américains téléphonant des Etats-Unis vers l'étranger, elles concernent uniquement, selon lui, les numéros et la durée des communications mais pas le contenu des conversations. Argumentant le bien-fondé du recours à ces moyens, le président a soutenu que lui et ses conseillers en sécurité étaient convaincus que ces programmes avaient joué un rôle important dans la prévention des attaques terroristes : ''Moi et mon équipe pensons que cela avait permis à prévenir les attentats terroristes même s'il y a des empiétements modestes dans la vie privée, mais ça valait le coup de le faire''. Mais en même temps, il a admis la nécessité de trouver un ''juste équilibre'' entre les prérogatives de la sécurité nationale et les libertés civiles. Les neuf sociétés technologiques qui collaborent dans le programme PRISM (Facebook, YouTube, Skype, Microsoft, Yahoo, Google, Paltalk, AOL et Apple) ont rejeté les accusations selon lesquelles elles donnent libre et total accès à leurs serveurs au FBI et NSA, mais que lorsqu'une requête leur est adressée, elles vérifient sa conformité avec les lois applicables et ne fournissent les informations que dans le cadre défini par la loi.