Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario,Mohamed Abdelaziz, s'est dit ''optimiste'' des résultats de sa visite à Washington durant laquelle il a rencontré des responsables du département d'Etat, des représentants du Congrès ainsi que des ONG américaines dont celles des droits de homme. ''Les responsables américains que nous avons rencontrés ont été très réceptifs à notre message sur la question du Sahara occidental et nous sommes optimistes des résultats positifs de notre visite à Washington'', a déclaré samedi à l'APS le président sahraoui à l'issue de sa visite de 4 jours dans la capitale fédérale américaine, à la tête d'une délégation sahraouie. Après Washington, le président sahraoui se rendra à New York où il rencontrera lundi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ainsi que des membres du Conseil de sécurité notamment. Alors que le problème du Sahara occidental ''traverse une période cruciale'' sur le plan politique et des questions des droits de l'homme, cette visite à Washington et à New York, a-t-il poursuivi, vise à ''sensibiliser aussi bien les Etats-Unis que l'ONU pour s'impliquer davantage afin de faire avancer le dossier sahraoui non seulement sur la voie d'une solution politique mais aussi dans l'objectif d'améliorer et de protéger les droits de l'homme des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental occupé''. Dans ce sens, il a relevé le rôle important des Etats-Unis et de l'ONU pour faire avancer le dossier sahraoui en encourageant la poursuite des négociations, bloquées par la partie marocaine depuis plus d'une année, et l'accélération du processus de décolonisation en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination à travers un référendum. A propos des entretiens qu'il a eus avec les responsables du département d'Etat, M. Abdelaziz a qualifié la rencontre de ''très importante''. En outre, il a fait savoir qu'au cours de ses discussions avec les responsables du département de John Kerry ainsi que des membres du Sénat et de la Chambre des représentants des deux partis républicain et démocrate, ces derniers ont fait part d'un ''soutien ferme'' aux efforts de l'ONU et de Christopher Ross pour faire avancer le processus de négociations entre les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc). Par ailleurs, la question des droits de l'homme des Sahraouis a été d'autant plus au centre d'intérêt des interlocuteurs américains du président sahraoui que le Congrès avait déjà adopté, en 2011, une loi qui conditionne l'octroi de l'aide militaire américaine au Maroc par le respect des droits de l'homme au Sahara occidental et oblige, depuis, le secrétaire d'Etat américain à soumettre annuellement au Congrès un rapport sur la situation des droits de l'homme des Sahraouis. Questionné sur la nomination récente de Samantha Power par le président Barack Obama au poste d'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU sachant que cette dernière est une spécialiste et fervente défenseur des droits de l'homme, le président Abdelaziz a affirmé à l'APS qu'il avait accueilli avec ''beaucoup d'optimisme'' cette désignation ainsi que celle de son prédécesseur, Susan Rice, au poste de conseillère à la sécurité nationale du chef de la Maison-Blanche. En avril dernier, Mme Rice, au titre de représentante des Etats-Unis à l'ONU, avait soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution pour l'introduction d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la MINURSO (la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental), mais qui a été bloqué par certains membres en dépit des inquiétudes exprimées sur cette question par le département d'Etat et plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'homme ainsi que l'ONU. Le président Abdelaziz a, d'ailleurs, saisi l'occasion de sa visite à Washington pour réitérer ses remerciements aux responsables américains pour cette initiative des Etats-Unis qui a été une contribution de taille aux efforts que déploient des institutions et organisations internationales pour mettre fin aux violations graves des droits de l'homme que le Maroc perpètre dans les territoires sahraouis occupés. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes et éligibles à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.